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De l’entrainement sportif

dimanche 22 mai 2011 par Michel Ly rédaction Pas de licence spécifique (droits par défaut)

Billet

Les sportifs, dont je suis, s’entrainent. Pendant de longs moments, leur seul but semble être l’amélioration de leur performance, individuelle, ou collective. Les effets de groupe peuvent expliquer les efforts consentis par les membres des équipes sportives. L’intérêt d’accrocher un podium peut expliquer les efforts consentis par un sportif individuel de haut niveau. Mais la grande majorité des sportifs s’entraine en solitaire, et sans espoir de victoire. Comment interpréter ce fait ?

On peut considérer l’effet bénéfique du sport sur la santé. Beaucoup de gens en sont conscients. Cependant, une activité sportive modérée est sûrement meilleure qu’un entrainement visant l’amélioration de la performance. Cet entrainement se situe à la limite de la blessure, de la fatigue musculaire, et aussi à la limite de ce que le système immunitaire peut supporter, tout en continuant sa fonction. En somme, le bon entrainement n’est pas très éloigné du surentrainement !

Un grand nombre de sportifs parlent de « se dépasser soi-même » pour justifier leurs efforts. Or, on ne se dépasse jamais soi-même, c’est une évidence. On peut améliorer son temps sur un marathon, faire mieux de sa dernière course, mais on reste soi-même à tout moment. Quel sens peut-on donner à l’envie d’améliorer sa performance individuelle ? Serait-ce la peur de vieillir, qui nous pousse à continuer de progresser ?

Nous avons l’expérience que, petits, nous avons fortement progressé. Nous avons généralement appris à marcher, à lire, à écrire, à maîtriser certains savoirs et certaines compétences. Progresser en sport nous rassure sur le fait que nos sommes encore sur la pente ascendante, et donc, pas proches de notre inévitable fin. La chute n’en sera que plus dure. Encore pourrons-nous démontrer que, malgré notre vieillissement, nous courrons toujours plus vite et plus longtemps que la plupart de nos amis du même âge.

Voilà, refuser l’irréversible, et quand il est là, encore écraser notre voisin avec notre ego, ce serait une motivation suffisante pour continuer de s’entrainer.

Parmi les sportifs, il y en a, dont je suis, qui ne se contenteraient pas d’une telle raison. En s’entrainant, des effets secondaires peuvent apparaître.

L’entrainement apporte au sportif le sentiment de pouvoir disposer à tout moment – en dehors justement des séances à allure maximale - d’une réserve de puissance. Qu’en faire ?

On peut augmenter encore son niveau sportif, mais cela conduit souvent au surentrainement.

On peut aussi aider un autre à porter une charge, ou bien à effectuer une tâche qui réclame des efforts physiques, ou du moins, une certaine énergie. C’est de la générosité physique.

Enfin, on peut effectuer ses propres tâches quotidiennes avec plus d’efficacité, et gagner ainsi un précieux temps. Du temps pour progresser dans d’autres domaines, pour sa vie intérieure, ou encore pour interagir avec d’autres.

L’entrainement bien géré repousse nos propres limites d’interaction avec les autres, en nous donnant de la puissance, et du temps. On comprend alors que certains sportifs, Yannick Noah entre autres, soient très appréciés.

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