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And God is never far away…

mercredi 15 novembre 2017 par Marc Chatelain rédaction CC by-nc-sa

Compte-rendu

C’est avec une réelle impatience et une attente immense que l’auteur de ces lignes se rendait à Genève pour assister au concert de Nick Cave. En effet, ne l’ayant jamais vu auparavant malgré l’admiration que je porte à cet artiste, j’espérais une vraie « rencontre » lors du spectacle. Espoir d’autant plus fort que les retours des concerts de la tournée étaient dithyrambiques.

Brisons de suite l’attente, tous les espoirs furent comblés….

Nick Cave au sommet de son art, les Bad Seeds plus qu’impeccables et un Warren Ellis irradiant la scène de sa présence quasi bestiale. Le tout frisant la perfection. Durant les 2h30 du concert, Nick Cave nous a fait jouer aux montagnes russes émotionnelles.

Lui qui manie si bien la palette des affects proposait ce soir là un voyage débutant sous des auspices austères et ô combien mélancoliques de Skeleton Tree pour enchainer sur la sérénité , la plénitude de morceaux tels que « Jubilee Street » en passant par ces accès de violence tels qu’on les vit dans From Her to Eternity

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Nick Cave & the bad Seeds - Tournée 2017
cc-by-nc-nd P Monaghan

Chaque morceau se fait chair avec Nick Cave, tous s’incarnent en lui, en sa présence magnétique. Du recueillement à la décharge de violence, il offre tout ça, trahissant surtout une plénitude incontestable.

Car c’est bien de cela qu’il s’agit, d’un artiste au sommet de son talent, accompagné d’une tribu qui ne l’est pas moins. Pas le moindre faux pas ne s’est fait jour durant tout le set, un spectacle où tout respire l’expérience, la maturité, à l’image des chansons des derniers albums abondamment joués ici.

Pour autant, les classiques ne furent pas oubliés et entendre « The Ship Song », « The Mercy Seat » ou encore « Red Right Hand » est une vraie joie. L’urgence est toujours là, elle couve, elle demeure, malgré les années.

La musique de Nick Cave est ainsi, imprégnée aujourd’hui de maturité mais à l’intensité inégalée, où sourd souvent une violence insensée. Celle-ci semble aujourd’hui maitrisée au travers des derniers opus, mais l’artiste les vit toujours aussi fort ainsi qu’il a pu le démontrer tout au long du show.

Enfin, et ce n’est pas là le moindre des aspects : le rapport au public. Sur scène, il est toujours en recherche du contact physique. Il touche, cherche à toucher, se fait aussi désirer. Descendu à plusieurs reprises au sein de la fosse, il va même jusqu’à la traverser et se hisser sur le plateau d’une caméra pour y interpréter « The Weeping Song » tout en jouant avec un public aux anges. Sans calcul apparent, sans maniérisme. Avec l’attitude de celui qui sait qui il est, où il en est, sans mépris, ni condescendance. Joueur, partageur, espiègle, riant volontiers avec les blagues qui fusent.

Jusqu’à offrir un moment flamboyant avec peut-être une centaine de personnes qu’il a invité à monter sur scène pour interpréter un « Stagger Lee » d’anthologie et disparaître parfois derrière cette foule, laissant place au public…

De l’aveu même de l’artiste, « that was pretty fucking awesome » .

Seule l’image d’emblème de cet article a été prise le soir même et est ©Joseph Carlucci.

Les images ci-dessous ne SONT PAS issues du concert chroniqué, car nous n’en n’avons pas eu de satisfaisantes. Elles ont été captées par pmonaghan au Midland theater de Kansas city, le 16 juin de cette année et placées sous licence Creative commons CC BY-NC-ND et rendent compte de l’ambiance ressentie.

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