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Coilguns, à contre temps

mardi 28 janvier 2020 par Tom Rad-Yaute rédaction CC by-nc-sa

Chronique

Avec Coilguns, il faut battre le métal tant qu’il est encore chaud. À peine plus d’un an après le précédent album Millenials, voici le nouveau disque, placé sous le signe de l’urgence et de la conscience du temps qui passe et lui aussi composé et enregistré in situ, c’est-à-dire en studio.

Car le hardcore de Coilguns, pour surpuissant et furieux qu’il soit, n’exclut pas le bouillonnement créatif et les idées spontanées et originales – ce qui fait de cet album un ensemble à la fois très cohérent et libre, presque hétéroclite.

Des morceaux aux structures complexes alternent avec des compositions beaucoup plus linéaires, comme sur le mid-tempo « Watchwinders », presque punk. On retrouve bien sûr le speed hardcore effréné du quatuor et la voix hurlée (« Subculture encryptors », « Big writer’s block ») – moments durant lesquels ils me font penser à ABC Diabolo, un groupe des années 90 totalement oublié et c’est bien dommage car ça déchirait grave.

Le groupe sait aussi ralentir le tempo (« Growing block’s view »), créer des ambiances plus insidieuses, rampantes, où le groove mortel est souvent assuré seul par la batterie – et quelle batterie !-, vu que la formation ne comporte pas de basse. Jusqu’à des ambiances sombres et mornes, où le temps semble suspendu de manière inquiétante : « Prioress », avec sa voix pâteuse au flow quasi hip-hop, ou le choeur bluesy sur la fin de « Watchwinders ». Une veine presque gothique, qui parcourt le disque, fait pendant aux murs du son épais de la guitare de manière étonnamment naturelle et donne une couleur nouvelle à la musique de Coilguns.

Est-ce-que celle-ci atteint ce point d’équilibre un peu magique où la musique d’un groupe se met à ne ressembler à aucune autre et où tu as l’impression tout-à-coup qu’elle ne te parle qu’à toi ? Eh ben, c’est à chacun de se faire une opinion, en écoutant ce disque mais surtout, surtout, en allant voir le groupe en live. Une expérience incandescente qui n’a pas beaucoup d’équivalent aujourd’hui.

http://coilguns.bandcamp.com/album/watchwinders

Chronique initialement publiée sur Rad-Yaute.

  • Avis de Tempête à l’heure bleue :
    le dimanche 2 février 2020 à 17h30 Plage des Eaux-Vives, Genève

    La tempête. Incarnée ce soir-là par le puissant et tectonique groupe de post hard core Coilguns. Combo mené par l’hyperactif Louis Jucker. énergie et furie à l’état pure, une déferlante sonique sur la rade de Genève.

    Rendez-vous à 17h !

    Bar et petite restauration
    Habillez-vous chaudement !
    Spectacle en plein air !

    Dans le cadre du Festival Antigel

    CHF 15.- /CHF 5.- (festivalier)

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    adresse

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