Magazine culturel contributif en bassin franco-valdo-genevois

> Mag > Cinéma > Dans les coulisses du Festival du film à la con

Dans les coulisses du Festival du film à la con

vendredi 21 septembre 2012 par Alexandre Noyer rédaction CC by-nc-sa

Cette année j’étais bénévole pour le festival du film à la con de Thônes dont Xavier vous a parlé précédemment.
Je m’en vais vous raconter les coulisses et le secret de fabrication de ce festival.

J’avais entendu parler du festival du film à la con il y a quelques années déjà mais je n’avais jamais pu m’y rendre avant 2010.

Cette année- là, emballé par le festival (les projections de court-métrages, les concerts et les spectacles) je m’étais dit : « l’année prochaine, je présente un film là-bas ».

Mais en 2011 le festival est devenu une biennale (un an sur deux) et l’année impaire un nouveau défi a été créé :« Réaliser un film à la con en 24h » avec pour thème : émotion et avec une phrase imposée (tirée dans un chapeau).
J’ai participé à ce challenge.

Cela m’a permis de rencontrer les membres de cette association :
« Label vie d’ange » que j’ai trouvés bien sympathiques.
Ce qui m’a donné envie d’adhérer et de devenir bénévole pour l’organisation du Festival du film à la con 2012.

Voici le déroulement de l’organisation du festival :

Il y a tout d’abord eu des réunions pour définir un thème général pour l’ambiance et la décoration.

La création d’équipes pour se répartir les tâches … décoration, préparation de la nourriture, recherche de spectacles, groupe de musique pour l’animation de la soirée, l’affichage, la distribution de tracts, etc...

Ensuite il y a eu la sélection des films.
Tout le monde pouvait participer et donner son avis : Oui, Peut-être ou Non.

Puis enfin, la préparation du festival a commencé (fin août/début septembre)

Pour le thème (l’ambiance) : c’était Capharnaüm, Guinguette...

On a donc imaginé des éclairages très pauvres (lampions, ampoules colorées de fêtes de village) et une déco à base d’objets de récupération.

Chacun a donc vidé son grenier pour amener des « trésors ».
Fouiller le fond de son placard pour ramener des vieux habits qui allaient servir :
 à confectionner de magnifiques lustres (avec des soutiens-gorge).
 pour aussi remplir des cordes à linge qui seraient tendues un peu partout dans la salle des fêtes de Thônes et à l’extérieur.

Ensuite est venu le moment d’assembler tout cela en créant du mobilier déglingué (pour la déco) et de petites baraques en bois tout de travers (pour la billetterie, les stands de nourriture,etc..)
Et tout cela avec des objets improbables.

Par exemple :
 un hublot de machine à laver qui s’ouvre pour faire passer les tickets depuis une guérite en bois (avec un châssis de travers).
 une fausse douche avec un mannequin à l’intérieur qui semblerait écrasé par la porte.

Bref, chacun pouvait laisser libre court à son imagination pour concocter quelque chose de drôle à partir d’objets ou du mobilier décalés.

J’ai moi-même fait une sculpture représentant un femme à l’aide de pignons de vélo collés sur une porte de placard en vernis laqué.

Puis est venu le temps de l’installation.
La salle des fêtes de Thônes était mise à notre disposition le jeudi soir afin d’être prêts pour le samedi soir à 18h.

C’est là que le gros du travail s’est enclenché avec des bénévoles généreux sur leur heures.

Personnellement je n’ai pu aider pour qu’à partir du samedi matin.
Et l’installation avait déjà bien avancé.

Entre temps il y a eu une très belle parenthèse :
Le vendredi soir une soirée était organisée au milieu des décors à moité montés, pour les bénévoles et les réalisateurs présents, afin de mieux pouvoir nous rencontrer et discuter, étant donné que le lendemain ça allait être la course pour nous et que nous serions la tête dans le guidon.

Le samedi matin, arrivé à Thônes, une petite corvée d’épluchure de légumes en cuisine pour filer un coup de main à l’équipe qui préparait la nourriture du soir (lasagnes aux légumes)

Avec le marché de Thônes à 10 mètres de la salle, c’est assez pratique s’ il manque quelque chose.

Puis comme je m’étais inscrit dans l’équipe technique j’ai filé un coup de main pour la préparation de la scène, nettoyage, installation de moquette, d’un décor de fond de scène, des lumières de scène, des installations vidéo, du son etc.

Si bien que le journée est passée à toute allure (avec un petite pause casse-croûte bien convivial vers 14h sur des grandes tables de banquets).

Vers 15h nous avons fait une mini-répétition de 45 minutes pour les effets de scène pour le spectacle de « M. Guérin » avec l’intéressé et à sa demande.
Les indications étaient très pro et cela nous a permis de bien nous caler et de nous mettre en confiance pour la gestion du spectacle du soir.

J’ai aussi appris aussi à utiliser une poursuite lumière, vous savez, le gros bazar qui fait un halo lumineux pour suivre une personne dans un salle de spectacle quand les lumières sont faibles ( ou, dans un autre contexte, pour éviter qu’un prisonnier ne s’évade).

Vers 17h30 toujours en train de courir un peu partout pour rajouter un câble par ici, orienter une lumière par là...

Cinq minutes pour passer mon costume (classe-déglingué).

Trente minutes a essayer de faire fonctionner un projecteur récalcitrant.

Ça y est, les premières personnes arrivent

La tension monte, on n’est pas encore tout à fait prêts !!!!

Finalement, les problèmes de dernière minute se règlent (comme par magie) et la soirée peut commencer.

J’ai mon badge « Bénévole à la Con » sur ma veste en tweed.
Un pantalon de velours, une chemise à carreaux délavée, mon bonnet à oreilles et une banane ceinture autour du ventre, je me sens paré pour la soirée.
J’aurais fait fureur dans les années 80.

Pour moi ça sera « à la régie » pendant les projections (et le spectacle).
Plus précisément à la poursuite lumière à côté de mes trois autres frères Dalton (comme nous appellera « M. Guérin » pendant son spectacle),Seb aux lumières et au lancement des films, Kévin pour envoyer les sons pendant le spectacle et polyvalent (lumière et sons) et Simon indispensable au son (micro/sono et tous les problèmes techniques possibles et imaginables, il a une solution en 2 secondes...)

Pour moi le plus dur aura été de continuer à suivre les personnes avec la poursuite tout en rigolant encore du film précédent sans que ça ne se remarque.

Pas de soucis techniques majeurs.
Quelques ratés dans le lancement des films mais pas plus.
Juste un petit souci de micro sur le spectacle de de « M. Guérin » réglé avec brio par Flo (le Monsieur Loyal de la soirée), qui est monté sur scène en improvisation pendant le spectacle et qui a réglé le micro discrètement grâce à un « Toc,toc,toc...bonjour je suis votre voisin ! »

Ce à quoi M. Guérin a répondu tout aussi habilement, dès que Flo était redescendu de scène : « C’était mon voisin, mais qu’est ce qu’il est con... »
Et a enchaîné sur la suite de son spectacle.

En fin de soirée les bénévoles se sont retrouvés par petits groupes pour discuter tranquillement autour d’un dernier verre.

Pour les plus courageux, il y avait au programme démontage de la salle et du décor le dimanche (mais je n’ai malheureusement pas pu y participer).

En tout cas j’ai passé une bonne soirée, j’ai un peu fini sur les genoux mais je resigne pour le prochain festival sans problème.

Voilà, c’étaient les coulisses du festival du film à la con de Thônes 2012.
A vous les studios !

PS : je présentais aussi un film à la con. Pour ceux qui étaient là, ça s’appelait : « Apex Pyramid ».

Commenter cet article

Pour participer ici, vous devez vous connecter avec l’adresse mail de votre inscription sur Rictus.info.