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De la liberté de se surentrainer

jeudi 9 juin 2011 par Michel Ly rédaction Pas de licence spécifique (droits par défaut)

Billet

De nombreux sportifs sont en état de surentrainement. C’est-à-dire qu’une partie – excédentaire- de leur entrainement diminue leur performance, ou leur santé.
Dans les sports collectifs, on peut imaginer qu’une pression de l’équipe pousse certains individus à se surentrainer. Dans les sports individuels, c’est moins évident. Et que penser d’un sportif individuel et amateur qui se surentraine ?

Pour certains psychanalystes, leur situation serait facilement analysable. Sans négliger l’importance de l’inconscient dans les comportements humains, je souhaite ici exposer des raisons qui pourraient expliquer l’état de surentrainement de certains.

Comment définir le surentrainement ?

Au niveau sportif, c’est un volume d’entrainement rapporté à une durée, qui, au lieu d’améliorer la performance, dégrade celle-ci. En situation de surentrainement, le corps du sportif ne dispose pas du temps nécessaire à la récupération, et à la préparation pour les séances d’entrainement suivantes.

A un niveau plus général, ce pourraient être des séances d’entrainement, ou des épreuves sportives qui au lieu d’améliorer la santé d’un être humain, la détérioreraient.

De quelle liberté le surentrainement pourrait dépendre ?

Il ne s’agit bien entendu pas de la liberté politique. L’activité sportive est même encouragée au niveau politique. On pourrait penser que, le sportif individuel ne mettant en jeu que sa propre santé, le surentrainement ne soit pas une affaire de morale.

Cependant, le sportif individuel a parfois une famille et des amis qui sont affectés par son état de surentrainement. La liberté de se surentrainer pourrait être limitée, moralement, par ses conséquences sur son entourage.

Cependant, tous les sportifs ne sont pas sensiblement concernés par cette limite.

Force est de constater que la liberté de se surentrainer s’oppose à la raison, en ce que son effet est contraire au but recherché. Il s’agit de la liberté de volonté. Le sportif surentrainé peut-il vouloir autre chose que le surentrainement ?

A défaut de le savoir absolument, constatons que la volonté du sportif doit être forte, pour obliger son corps à souffrir.

Liberté acquise ou liberté conquise ?

Dans le cas d’une liberté acquise – d’origine sociétale – l’acte de se surentrainer ne signifierait rien, ou signifierait une sorte de folie.

Mais dans le cas d’une liberté conquise, ou plus exactement en cours de conquête, l’acte de surentrainement a une signification. Il marque l’entreprise de conquête de la sa propre liberté.

Liberté de quoi ?

Liberté d’explorer les limites de ses propres performances sportives.

En somme, liberté de sortir des plans d’entrainement préétablis.

Et cela ressemble fort à la spécificité de l’homme par rapport à l’animal.

Une vision positive du surentrainement ?

Le surentrainement serait à la fois une preuve et un exercice de la liberté individuelle. Notons que la conséquence de la liberté est la responsabilité personnelle. Plus on pousse sa liberté, plus on doit en assumer personnellement la responsabilité.

A ce titre, c’est une bonne école.

Mais la performance sportive rend-elle plus humain, et vaut-elle la mise en jeu de sa propre santé ?

C’est à chacun d’en décider.

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