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La Fabrique de souvenirs

mardi 22 février 2011 par Sophie Extier rédaction Pas de licence spécifique (droits par défaut)

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En février 2008, les projecteurs du Kodak Theater de Los Angeles se braquaient sur Philippe Pollet-Villard et dévoilaient du même coup un artiste plutôt inattendu. Acteur, réalisateur et scénariste du court métrage oscarisé « Le Mozart des Pickpockets »…il est également un écrivain talentueux dont le roman, « La Fabrique des souvenirs » raconte, sur un ton tragi-comique, son enfance à Thônes.

Si vous aviez la chance de vivre en Haute-Savoie dans les années 70, vous vous souvenez certainement de « La Fabrique de souvenirs ». En venant d’Annecy, elle était située sur la droite juste avant d’entrer dans le village de Thônes. Un nom qui sonne comme une métaphore pour une entreprise qui produisait bel et bien toutes sortes d’objets désuets pour touristes en goguette. Aujourd’hui c’est aussi le titre du roman autobiographique de Philippe Pollet-Villard, dans lequel il raconte son enfance pas si facile au sein d’une famille peu conventionnelle.

C’était pourtant mal parti…

Il dévoile en toute sincérité son statut de cancre irrécupérable, évoque avec pudeur les frasques d’un père volage, entraînant l’explosion du couple parental et provoquant du même coup un grand souffle de vie dans le quotidien du jeune garçon.

Philippe quitte l’école en quatrième et semble programmé pour tout rater. « Pourtant, j’ai adoré mon enfance, dit-il aujourd’hui. Je me suis beaucoup amusé au sens où je n’ai fait que ce qui me plaisait. D’où mes graves problèmes de scolarité. Mais je savais où était mon bonheur. » Sa passion pour le dessin sera son seul salut. Elle le conduira à l’école des beaux arts d’Annecy où il fera une rencontre déterminante en la personne de Bernard Palacios : « Il a été un professeur extraordinaire qui a su encourager ma créativité et transformer mon énergie autodestructrice en une autre beaucoup plus constructrice. » se souvient-il.

Fabriquant d’images…

Cette précieuse rencontre va lui ouvrir la voie du monde de l’image et du visuel. A 18 ans, il monte à Paris pour travailler dans la pub où il fera une belle carrière. C’est en prenant des cours de direction d’acteurs qu’il décide de tout plaquer pour tenter sa chance dans le 7e art. On connaît la suite de l’histoire….
Les récompenses pour son Mozart des pickpockets, petit bijou d’humanité et de drôlerie, ont donné un véritable coup d’accélérateur à ses projets : il travaille actuellement sur la réalisation de deux de longs métrages, dont l’un sera l’adaptation de son premier roman L’homme qui marchait avec une balle dans la tête.
Mais le cinéaste aux multiples projets ne laissera pas pour autant l’écrivain de côté. Philippe Pollet-Villard prépare également un nouveau récit qui devrait dévoiler une autre facette de sa famille décidément peu ordinaire.

« S’il y a un truc génial avec la sortie de La Fabrique de souvenirs, c’est que j’ai réalisé à quel point ma famille avait le sens de l’humour, nous dit-il. Quand j’ai eu le livre en mains, j’ai vraiment pensé que j’avais fait une connerie. Mais, en fait, pas du tout. Ma mère, ma sœur et mon frère ont très bien reçu ce bouquin. Je me suis dit que c’était une tournure d’esprit familiale et que j’avais beaucoup de chance d’être avec ces gens là. » Quant à moi, je savoure la chance d’avoir rencontré cet artiste attachant dont on n’a sûrement pas fini d’entendre parler !

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