Philippe Decouflé investit Bonlieu

Un Grand Format, c’est une semaine consacrée à un artiste, pour découvrir ou redécouvrir l’œuvre et l’univers de celui-ci, ses différentes facettes.

Pourquoi Decouflé pour ce premier Grand Format ? Parce que ce chorégraphe génial nous fascine par son originalité, tout en restant proche de nous et de son époque. Il a marqué et continue de marquer la scène internationale à chaque nouveau spectacle, film, clip, pub ...

C’est peut-être parce qu’il voulait être cinéaste ou dessinateur que l’on retrouve tous ces effets d’optique et ces costumes graphiques et délirants dans ses spectacles, qu’il a été l’un des premiers à jouer avec la vidéo dans ses créations.

Après une soirée mémorable samedi : vernissage de l’exposition Opticon, Flushmup dans le forum de Bonlieu, reprise du P’tit bal perdu par des élèves des écoles de danse d’Annecy, rencontre avec Philippe Decouflé au travers de projections de ses œuvres et d’échanges, ce dernier nous convie à une semaine de festivités : trois spectacles très différents les uns des autres et une exposition d’expériences visuelles à tenter sans modération.

Opticon : au départ, ce sont des idées, des ateliers de recherche testés dans le laboratoire de la compagnie à Saint-Denis, pour être utilisés dans les spectacles. Les effets obtenus sont intéressants, ludiques mais pas exploitables en spectacle, car trop longs, trop interactifs. L’idée de l’exposition vient de l’envie de partager ces expérimentations autrement que sur scène.

Marcel Duchamp mis à nus par sa célibataire, même : lecture démonstration ou LecDem pour les puristes ! C’est une performance dansée qui présente avec humour l’oeuvre de l’artiste à l’origine des mouvements d’arts conceptuels du XX^e siecle, à travers ses correspondances avec son ami Totor. Un trio de danseurs-comédiens, dont Philippe Découflé lui-même, son ami et complice de longue date Christophe Salengro et la danseuse Alice Roland. Les trois comparses s’adressent avec beaucoup de sérieux au public pour lui présenter les œuvres, les parties d’échec et les déboires financiers de Marcel Duchamp.

Solo : de Philippe Decouflé, très épuré. Le danseur recherche la communication avec le public, la création d’un lien qui passerait par le corps. Il est seul sur scène, ou presque, puisqu’il est accompagné d’un musicien et qu’il utilise la vidéo pour se créer des partenaires, faire le focus sur un détail ...

Contact : pour la première fois, Philippe Decouflé ajoute du chant à son univers déjà très riche. Contact, c’est donc une grande comédie musicale, avec un univers marqué, des décors, des costumes, de la musique live, treize danseurs-comédiens, des effets vidéos, des effets d’optique et du chant. Un grand show !

« C’est très enrichissant de passer d’un format à un autre, d’un média à l’autre ! Je suis en train de préparer une comédie musicale qui sera jouée à Broadway l’année prochaine ... »

En attendant de partir en vacances à New-York pour voir ça, profitons déjà de la chance que nous avons d’avoir Decouflé pour nous pendant une semaine !