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Festival Guitare en Alpes

Impromptu n°4 ibérique à Chambéry

samedi 8 avril 2023 par Sylvie Chareun photographie , rédaction CC by-nc-sa

Compte-rendu

Le festival Guitare en Alpes, festival international, nous a offert une programmation éclectique autour d’un thème ibérique.

Un public nombreux dans cette belle salle du théâtre Dullin, venu écouter le trio composé par l’Orchestre des Pays de Savoie dirigé par Pieter-Jelle de Boer, la jeune et talentueuse percussionniste Adelaïde Ferrière et l’ambassadeur de la guitare classique de par le monde (dixit radio FIP) Jérémy Jouve, au parcours impressionnant, pour un temps du Festival international Guitare en Alpes [1].

Le premier morceau, Musique nocturne des rues de Madrid, de Boccherini, joué par l’orchestre solo, est une œuvre très descriptive, sautillante, délicate et presque ciselée. Sans avoir retenu le titre ou sans même connaître le morceau, j’ai suivi avec bonheur l’orchestre qui nous a emmené en balade. Un bon choix d’ouverture pour ce concert !

Autres moments musicaux de cet après-midi, pendant lesquels le public a grandement apprécié deux œuvres plus connues :
 Danza de la vida breve, El circulo magico, Danza del fuego de Manuel de Falla, interprétés brillamment par l’orchestre accompagné du duo Adélaïde Ferrière et Jérémy Jouve, qui ont apporté une dimension supplémentaire à ces œuvres dynamiques.
 Extraits de la Suite espagnole, op.47 d’Albeniz, toujours très agréables à écouter, délivrés par l’orchestre en solo, pour finir l’après-midi.

Le Concerto pour percussion, guitare et orchestre d’après Picasso

Cette pièce était l’élément central du programme, nommée les trois danseuses sur la partition, composé par François Meïmoun, présent dans la salle.
Une découverte, un moment déconcertant... Un morceau quasi atonal, dominé par les percussions ; j’aurai aimé un son de guitare plus présent cependant. Cette œuvre porte bien son nom, Picasso n’en n’aurait pas rougi !

Un déroulé plutôt harmonieux tout en étant syncopé, turbulent, ce qui n’est pas sans rappeler en effet l’interprétation de Picasso de « la danse de la vie, la danse de la mort », dans son tableau Les trois danseuses.
C’est presque terrifiant (j’ai bien écrit presque...) de voir à quel point François Meïmoun a su nous connecter à la vision du peintre, à quel point son écriture musicale dans ce morceau est comme un ricochet, une réponse réactive à l’œuvre picturale du Maître Picasso !

L’interprétation de l’orchestre, avec Adélaïde et Jérémy est admirable, tant la morphologie de cette partition est rythmée et pure énergie.
Ce concerto est une œuvre aux séquences inattendues, tout en pulsations, dont l’intensité nous garde absorbés et curieux jusqu’à la fin.

Un bel après-midi dans cette salle altière, des musiciens généreux et un gout de beauté non conventionnelle, à refaire !

Notes

[1Direction artistique :Jérémy Jouve, Direction musicale : Pieter-Jelle de Boer, Guitare : Jérémy Jouve, Percussions : Adélaïde Ferrière, Orchestre des Pays de Savoie, Théâtre Charles Dullin, Chambéry

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