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Interférences

mardi 14 mai 2013 par Lucien Mermet-Bouvier rédaction CC by-nc-sa

En montant au Revard, depuis Aix-Les-Bains, est une galerie un peu particulière : elle domine le lac du Bourget et la dent du Chat…
Josseline Chappaz est la cheftaine du lieu. Détour , assuré d’un bon accueil , sourire et professionnalisme.

La Galeriste a invité deux artistes Yves Mairot peintre et Jean-Claude Allard photographe . Un choix lié au fait que tous deux peuvent être qualifiés d’artistes abstraits.

Pourtant, à regarder de plus près, leur rapport au réel est bien présent.
Questionnant les travaux des deux artistes, Alain Livache qui présentait l’exposition a même avancé deux hypothèses « extrêmes » :

1. Comment Yves Mairot est en fait un peintre …Hyperréaliste. Comment il rend en fait la peinture autonome à partir du réel (d’où « hyperréalisme ») ?.

2. Comment Jean-Claude Allard qui développe une démarche photographique qui aboutit à une apparence picturale abstraite est, en fait, un artiste conceptuel ?

Pourtant, à regarder l’exposition, la proximité des deux œuvres est évidente.
Mais elles ne sont pas de même nature, poursuit Alain Livache : si Yves Mairot tente de capter la complexité ontologique du réel, Jean-Claude Allard capte le réel pour le rendre compatible avec la peinture abstraite, le regard de Jean-Claude Allard, lui, traque des peintures possibles dans le réel.

C’est le regard du photographe qui crée l’image et qui décide de l’extraire de son contexte d’origine,
Son choix qui montre un cadre qui n’avait aucune vocation à se trouver là.
Cadrer donc créer.

C’est là qu’Alain Livache trouve que JCA, d’une certaine façon , recrée des rady made picturaux, en extrayant de leur contexte des images, démarche identique à Marcel Duchamp qui expose un casier à bouteilles ou un urinoir.

Notons au passage que le premier « rady made » fut exposé il y a exactement 100 ans !

Mais à la différence de Marcel Duchamp, Jean-Claude Allard recherche l’image esthétique, en écho à la peinture dite abstraite du 20e siècle, donc en écho à Yves Mairot…

Ce sont donc bien deux artistes qui montrent le réel conclu Alain Livache.
Une exposition singulière qui vaut le voyage sur les hauteurs des Bauges.

LMB

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