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Musiques en Stock 2015

Suzanne Vega passe à table

vendredi 10 juillet 2015 par Jean-Pierre Biskup rédaction CC by-nc-sa

Entretien

Musiques en Stock c’est un beau festival, et c’est aussi l’occasion de rencontrer des artistes et groupes de qualité et de renom, comme par exemple Suzanne Vega. Interview sur un coin de la table ronde de Radio Lucien.

Enchanté de vous rencontrer. Êtes-vous déjà venue dans cette région de France, les Alpes françaises ?

Suzanne Vega : Il me semble que oui, je me souviens des Alpes françaises mais je ne sais plus où et quand exactement car je voyage très souvent.

Et quelle relation entretenez-vous avec la France et le public français ?

C’est super. Depuis la première fois où je suis venue en France il y a des années… J’aime beaucoup être ici. Je trouve que c’est chaleureux, sympathique et le public a toujours été super.

On a beaucoup attendu entre votre précédent album et le dernier en date sorti l’an dernier.

Oui. Dans les 7 dernières années j’ai créé mon propre label et sorti beaucoup de mes anciennes chansons, c’est ce qui a pris la plupart de mon temps : créer ma maison de disques. Et quand j’ai eu assez de chansons, je me suis dit OK, c’est le moment de sortir mon nouvel album.


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Festival Musiques en Stock / Radio Lucien

Quelle est votre définition d’une bonne chanson ?

Quelque chose qui a du sens pour moi, quelque chose qui exprime une émotion ou une idée et aussi quelque chose qui connecte avec le public, dont je peux sentir qu’ils savent que je sais de quoi je parle, et qu’ils réagissent. C’est bien d’avoir les deux, les deux côtés.

Et quelle est votre définition de la musique ?

De la musique ?!
Eh bien… C’est un peu plus compliqué parce que quelquefois on peut parler une chanson et c’est de la musique, tout ce qui a du rythme et une sorte de fluidité et tout ce qui communique avec d’autres gens d’une espèce de façon primitive.

Quel est votre sentiment sur le fait qu’une partie de votre musique soit pour moi — et je ne suis pas le seul — au cœur de la bande-son de la vie de millions de gens ? Quel est votre sentiment à ce sujet ?

Je suis toujours heureuse et soulagée quand quelqu’un dit « Vous savez, j’ai grandi avec votre musique » ou « Ma mère me passait votre musique quand j’étais petit » ou « Je la joue à mes enfants ». C’était ce que j’espérais quand j’étais jeune dans ma chambre, m’imaginant une vie où j’espérais que d’autres personnes s’intéresseraient à mes chansons ; ça me rend toujours heureuse lorsque c’est le cas.

Que pouvez-vous dire de votre carrière en quelques mots ? Si vous voulez vous adresser à des gens dans la musique, des musiciens…

Il faut faire ce métier parce qu’on l’adore, ne pas se reposer sur la célébrité, vous savez la célébrité c’est comme un étranger dans un hall, il peut avoir l‘air attirant mais ce n’est pas quelqu’un sur qui compter. Il faut faire de la musique parce qu’on adore ça, c’est la raison principale. Trouver son bonheur où on peut, et même si une ou deux personnes disent « J’aime beaucoup ça, ça me touche vraiment », alors vous avez réussi votre journée.

Après cette tournée, quels sont vos projets ?

J’en ai un ou deux.
L’un est que je suis en train de finir une pièce sur un auteur célèbre en Amérique.
Et cette pièce comporte des chansons, donc j’espère que ce sera prêt pour l’année prochaine.

Je commence aussi à travailler sur une autobiographie. Je veux raconter mon histoire, comment je viens de New York et ce qui s’est passé dans ma vie. J’ai commencé à travailler là-dessus. Voilà deux choses. Et bien sûr un autre album à un moment ou un autre.

Nous ne devrons pas attendre trop longtemps ?

Non pas trop longtemps. Pas 7 ans, peut-être 2.

Écoutez-vous de la musique aujourd’hui ? Après des années, pas mal de musiciens n’écoutent pas beaucoup de musique. Et vous, écoutez-vous de la musique ? Quel genre de musique ? Quel genre d’artistes ?

J’écoute toutes sortes de musiques, du hip hop, du rap, de la pop music.
J’aime Taylor Swift , j’aime Sean Paul, j’aime la vieille musique comme Bob Dylan, Leonard Cohen. J’écoute du jazz, j’écoute le top 40, j’écoute tout ce sur quoi je tombe.

Et cela peut vous inspirer ?

Oui toujours. Si c’est bien, je pense, vous savez, les nouvelles musiques m’inspirent toujours.

Vous êtes connue essentiellement comme chanteuse, auteure, compositrice, et guitariste. J’ai remarqué que vous avez joué des années avec une guitare Taylor, célèbre marque de guitares américaines. Et j’ai vu que vous jouez récemment avec une guitare Furch...

Oui oui.

C’est par hasard que j’ai découvert cette marque, ce fabricant de guitares, c’est très très bien.

Très beau oui, fait main en République tchèque.

Et comment avez-vous découvert Furch ?

J’ai découvert Furch grâce à Gerry Leonard, mon guitariste. Ils l’ont contacté, ils ont eu cette relation, et Gerry a dit « Je crois que tu aimerais vraiment cette guitare », et elles sont fait main, donc très belles et très élégantes avec un son chaud, mais aussi très puissantes. Donc ils m’en ont fabriqué une et les ai remerciés et c’est ma guitare principale maintenant.

Je peux vous montrer une guitare française, une guitare folk acoustique française ?

Oui vous pouvez me la montrer si vous voulez…

C’est alors que Suzanne Vega prend entre ses mains une guitare acoustique folk Amarok, guitare du luthier Maurice Rey installé dans la région, en Savoie près d’Albertville... A première vue, l’artiste semble apprécier l’esthétique de l’instrument, et ensuite elle ne va pas hésiter à jouer dessus quelques instants et a donné quelques impressions...

Une grande différence, elle sent comme ma chambre… (le même bois peut-être)
Donc le son augmente en intensité mais comment se diffuse-t-il ?

Il peut se diffuser, pas de problème mais l’effet produit est assez unique.

Intéressant, une sorte de guitare introspective car le son monte vers votre visage… Mais il ne se diffuse pas… C’est un genre de guitare introspective. Un son introspectif. C’est une guitare pour le milieu de la nuit… Merci.

Et donc, pour finir, soyez libre de dire ce que vous voulez, si vous voulez évoquer un sujet important pour vous.

Seulement que je suis heureuse de chanter en live.
J’ai commencé à chanter quand j’avais 16 ans et c’est toujours ce que je préfère, partir en tournée et jouer pour les gens. Et je veux juste vous remercier d’avoir écouté.

Merci Suzanne.

Merci à l’équipe de Radio Lucien pour l’autorisation d’utiliser les images prises lors de leur émission.

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