> Mag > Musique > 2024, l’odyssée de Moon Safari
Samedi 24 février, la première date de la tournée européenne de AIR rejouant Moon Safari, pour les 25 ans de l’album, sonnait comme un évènement dans le cadre du festival genevois Antigel.
Le placement étant libre, nous sommes arrivés tôt devant le Victoria Hall pour une ouverture des portes à 18h30. Et nous n’étions pas les seuls à avoir eu cette idée compte tenu du nombre de personnes déjà présentes sur les lieux. Dès l’extérieur nous sentions une forme d’électricité traverser le public dans l’attente d’une soirée qui s’annonçait à part.
Une fois à l’intérieur, nous sommes frappés par le décor - dorures, balcons et plafonds - qui nous rappelle l’histoire de cette salle de la fin du 19e siècle, essentiellement dédiée à la musique classique.
Un seul regard vers la scène sur laquelle repose un grand cadre blanc, rappelant un grand écran de cinéma, nous ramène en 2024 avec une scénographie résolument contemporaine.
En prenant place face à la scène, nous mesurons la portée internationale de l’évènement entendant parler plusieurs langues dans le public. La salle continue de se remplir pendant le set de Izzy Lindqwister qui mixe vinyls 60’s-70’s et sonorités électro.
On sent que le concert va commencer lorsque le staff du groupe s’affaire aux derniers ajustements. L’attente du public se transforme en applaudissements à l’arrivée du batteur de la tournée, Louis Delorme, suivi du duo JB Dunckel et Nicolas Godin. Tous vêtus de blanc ils prennent place dans ce qui se révèle être une sorte de « boîte » illuminée d’écrans la cloisonnant, créant une unité plus cinématographique que scénographique.
Dès les premières notes, on se sent enveloppé par le son des instruments dans ce Victoria Hall dont l’acoustique sert l’atmosphère langoureuse de « Moon Safari ».
Chacun assis dans son siège se love dans le cocon de ces sonorités familières et se laisse transporter au fil des titres qui s’égrènent lentement, tous illustrés par une ambiance visuelle qui leur est propre, entremêlant vidéos, jeux de lumières avec la salle et quelques voiles de fumée.
La deuxième partie du concert alternant avec fluidité des titres analogiques et feutrées - « Cherry Blossom girl » - à d’autres plus punchy et électro - « Don’t be light » - donne à entendre toutes les voies que le groupe a exploré jusqu’à maintenant.
À les voir sur scène derrière leurs instruments, AIR n’a rien perdu de sa superbe et de ce qui fait de ces dandy classieux un duo à part de la scène « french touch » depuis plus de 25 ans.
Cette date genevoise, au delà d’avoir été un moment unique, était la première d’une odyssée dans laquelle se lance le groupe à travers le monde. Nous ne pouvons que vous conseiller de vivre ce voyage tant sonore que visuel lors d’une de ses prochaines étapes.