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Freelance motion designer et illustrateur
C’est la sixième fois que Philippe Valette vient au festival d’animation. Cette fois, c’est plus pour la montagne, les amis. L’excitation des premières années est retombée même si après le festival, l’envie de faire de nouveaux projets démange toujours. Avant, les festivals étaient incontournables pour découvrir de nouveaux auteurs, de nouvelles techniques maintenant avec internet on a accès à tout bien avant les festivals. Et puis les sélections se ressemblent, on retrouve toujours les même clichés comme la série politiquement incorrecte et son lot de films en nourriture, en taches de café et autres blagues potaches. Récemment il a aimé une animation 2D de Nelson Boles Little boat et dans le cadre du festival, le film Pripad du Tchèque Martin Zivocky, graphiquement très beau et original.
Il s’inspire peu des dessins animés, Blanche Neige ça n’a plus vraiment de sens aujourd’hui, il se retrouve plus dans la bande dessinée, les jeux vidéo ou les séries comme Breaking Bad.
Philippe a suivi les cours de l’école Estienne à Paris pour se former à la 3D, option qui finalement n’existait pas du moins pas vraiment. Une formation « douloureuse » qui l’a poussé à apprendre seul. De retour à Lyon, où il a grandi, il travaille avec l’association Mountain Riders qui cherchent à créer des outils pédagogiques pour sensibiliser les gens au développement durable en montagne. Mi-bénévole, il est indemnisé en forfaits de ski. Deux années très productives en vidéos. En parallèle, il travaille dans des sociétés de jeux vidéo, il s’occupe de la création des personnages, des textures, de l’animation puis des éclairages et enfin du décor pour des jeux comme Alone in the dark V. Un travail très formateur. Il repart à Paris, devient assistant directeur artistique, il est tel un électron libre au sein de la société, il fait de tout du graphisme, de la communication interne, il réalise le titrage du générique du film l’Arnacoeur mais aussi des pubs, des clips, il travaille à l’affiche pour le film Tellement proche. Après deux années c’est l’appel de Londres comme de nombreux français car la capitale anglaise offre de nombreuses opportunités dans le domaine de l’animation. Il commence par trois mois chez Cartoon Network où il fait du compositing, l’étape finale pour ajuster les images, rendre l’ensemble homogène. Devenu indépendant, il dissocie de plus en plus son travail personnel et professionnel. Pas facile d’imposer un point de vue artistique quand on doit faire une pub pour un fastfood. Des projets, il en a plein les cartons notamment un court métrage avec des marionnettes, la lune et un astronaute mais il faudrait du budget, une équipe. C’est difficile de travailler seul, il y a trop de contraintes.
Alors, il est revenu à des choses plus spontanées, qui ne nécessitent pas de budget pour réaliser des décors, pas besoin de justifier le nombre des personnages, les costumes. Il peut tout faire, c’est simple, c’est libérateur. C’est de la bande dessinée. Au moins son projet existera et sera toujours adaptable dans l’avenir.
Son coup de cœur : Orgesticulanismus, court métrage de Mathieu Labaye, un hommage touchant d’un fils pour son père atteint d’une maladie dégénérescente.
Ses projets, refaire du pédalo avant la fin du festival, terminer sa bande dessinée pour iphone et visiter des mines de fer et des carrières de calcaire.