> Mag > Musique > Marylin Manson à l’Arcadium
Avant son passage à l’Arcadium, revue enthousiaste du concert parisien de l’artiste, souvent adulé ou critiqué, mais qui laisse rarement indifférent.
Preuve en est, différents mythes ont pu circuler sur lui, notamment lors de ces performances scéniques. Ainsi, on a pu dire qu’il lui arrivait de jeter des poussins dans la foule pour qu’elle les écrase, ou encore qu’il copulerait sur scène avec des personnes du public. Bien entendu, la majorité de ces mythes proviennent des ligues catholiques d’Amérique, qui luttent depuis longtemps pour interdire ses concerts.
J’éprouve une sorte de fascination pour cet artiste depuis mes 12 ans. Cependant, je suis parti à ce concert avec une certaine inquiétude, en effet l’artiste a vieilli, il a aujourd’hui 43 ans. Et ceci peut se ressentir dans sa musique ; le Manson d’aujourd’hui n’est plus le Manson de 1997 avec l’album « Antichrist Superstar ». Le public a pu ressentir ceci depuis 2007 et l’album « Eat Me, Drink me » où l’artiste se faisait romantique en délaissant le métal.
La tournée qui s’ensuivit fut catastrophique : Manson chantait faux, en décalage avec la musique. Résultat, une grande partie de ses fans se détournèrent de lui.
Cependant très vite, il fit retour en arrière, notamment en 2009 et l’album « The Hight End of Low », qui marqua notamment le retour de Twiggy Ramirez au sein du groupe, qui avait largement participé à la réalisation de l’album « Antichrist Superstar » et « Mechanical Animals », plus gros succès de Manson. Mais l’album n’a pas non plus convaincu les fans du Manson du début, qui était beaucoup plus énergique et rebelle sur sa musique. Du fait de la faible vente de l’album, sa maison de disque décida même de le renvoyer. Les concerts qui suivirent furent mauvais au début de la tournée, avant de gagner en cohérence. On pouvait donc penser que Manson était fini.
Cependant l’espoir est revenu en ce début d’année 2012, avec le dernier album de Marilyn Manson, « Born Vilain » qui marque le retour de l’artiste à ses sources, sans pour autant délaisser totalement la parenthèse qu’il a pu s’accorder dans sa carrière par ces deux précédents albums. Et le moins que l’on puisse dire c’est que l’album est bon ! Il restait à savoir ce qu’il en était de la performance scénique !
Ce qui est déjà intéressant quand on va voir un concert de Manson, c’est que le public (majoritairement gothique au passage) est composé d’une tranche d’âge large, allant des fans du début ayant aujourd’hui la quarantaine, à une génération bien plus jeune, encore au lycée. Toujours est-il que tous avait fait le déplacement au Zénith de Paris puisque la salle affichait complet.
Soudain, noir total dans la salle, sur fond d’une petite intro qui se fit entendre, le Révérend était sur scène. Le rideau tomba, Manson était alors là, de dos devant nous, sur les premières notes de Hey, Cruel World, issue de son dernier album. Puis s’ensuivit très rapidement Disponable Teens puis The Love Song, plongeant ainsi la foule en plein délire ! Étant dans la fosse, je peux vous assurez que ça poussait devant !
Ce qui était frappant, c’est que Manson était en forme ce soir là : la voix était là, puissante et bien en rythme avec la musique. D’ailleurs, contrairement à d’autres lives, Manson n’hésitait pas à hurler dans le micro, montrant qu’il était à l’aise, sans qu’aucune bombe à oxygène n’ait été utilisée pour lui garantir un semblant de voix. De plus, il est à noter que contrairement à ses tournées précédentes, Manson était sobre, par conséquent il a maitrisé les lyrics de ses chansons, au plus grand bonheur de chacun !
Autre surprise, c’est qu’ici, le Révérend n’avait pas pour objectif de présenter son nouvel album, dont il ne joua en définitive que quatre morceaux. Au contraire, Manson a offert ses meilleurs titres au public, comme cadeau. On voyait qu’il était ici à la reconquête du public, et on ne peut que lui en être reconnaissant ! C’est ainsi qu’il s’entretenait avec la foule, lui faisant des signes, lui tendant le micro, et même prenant un portable qu’on lui tendait pour chanter dedans ; le tout créant une complicité entre le public et l’artiste. Il a interprété des morceaux de chacun des albums de sa discographie, excepté ses deux précédents.
Le concert était maîtrisé de A à Z. Seul petit bémol, il est indéniable que les derniers morceaux de l’album « Slo-Mo-Tion » et « Pistol Whipped » apparaissent beaucoup moins puissants que le reste des morceaux joués par Manson, et qui n’ont pas la même violence en live. Pour quitter la scène, comme à son habitude l’artiste a été sobre faisant un mini rappel d’un morceau, avant de terminer le concert en envoyant des bises à son public, après 1h15 de concert et une tracklist de 15 morceaux.
Contrairement aux autres tournées, le décor était plutôt classique, Manson n’utilisa pas de moyens énormes, sans doute en raison des échecs commerciaux qu’il a pu subir, il se devait d’être économe. Seulement des projecteurs et un podium en fin de concert. Au niveau vestimentaire, l’artiste était bien évidemment en noir, maquillé en blanc avec un trait rose sous les yeux. Les musiciens aussi étaient vêtus de la même sorte, tandis que Twiggy Ramirez avait un style androgyne.
Manson n’est pas resté saint sur scène, au contraire il a exploité son statut de « sale gosse », qui a depuis toujours choqué l’Amérique. C’est ainsi qu’il a arraché des pages de la bible pour essuyer sa sueur avec, avant de la lancer dans la foule. On notera qu’il s’est calmé, il a pour habitude de les brûler sur scène ! Il a même fait son rebelle, en balançant sa guitare au sol à la fin de Pistol Whipped. Sans compter tous les micros qu’il a pu balancer, s’amusant presque à ce que les roadies les lui rapportent.
Vous l’aurez donc compris, Manson revient en force, par une prestation scénique sans aucun bémol et même parfaite, pourrais- je dire avec une pointe de subjectivité ! Je dois l’avouer, il m’a conquis et a rassuré pas mal de fan, en leur prouvant qu’il n’était pas encore, comme beaucoup le disent, fini. Il s’assure ainsi, tant par son dernier album que par ses lives, une place de choix dans le milieu de la musique pour au moins la décennie à venir !
Cet article à été publié dans le blog musical Wild is the Music où vous trouverez le tracklisting détaillé.
34€ la place - ouverture des portes 18h30
Première partie : non communiquée