Marqués par une image

Comme souvent dans les expositions d’art contemporain, les médiums présentés sont divers : dessin, sculpture, vidéo, photographie, installation...

Nous avons affaire, dans cette présentation des deux commissaires Caroline Delieutraz et Géraldine Miquelot, à un discours des artistes sur l’image elle-même : c’est moins l’image de départ qui les intéresse que ce qu’ils en font en la plaçant dans un autre contexte.

Certes il y a manipulation ; mais n’est-ce pas le propos même des artistes que de nous montrer que les images ne sont jamais neutres : elles sont toujours recontextualisées. Leur statut d’origine est manipulé.

Ainsi, Estefania Penafiel Loaiza présente de petits pots dans lesquels elle a soigneusement inclus les résidus de gomme qui ont servi à effacer des personnes anonymes de photos de presse : nous sommes dans le conceptuel le plus pur. Cette artiste présente également une installation d’une image d’une personne anonyme extraite d’un film , reproduite indéfiniment et placée en tas.

Dans un film, Jon Rafman reconstruit un parcours à partir d’images de google ; il recherche l’image d’une femme... désespérément.

Une oeuvre marquante est celle de Jean-Luc Verna qui présente un grand tableau lumineux représentant l’image de la Paramount détournée en Paramour.

Et puis il y a les très belles photographies déchirées de Pauline Bastard qui met en scène des paysages montagnards réassemblés grâce à sa fantaisie. C’est drôle et bien fait.

Marianne Muller présente des images qu’elle met en association par deux . Là aussi, le résultat est étrange et ça marche.

Un très beau dessin attire le regard : réalisé au crayon, il donne l’impression ...d’une impression.

En résumé, une bonne exposition même si l’on en demanderait davantage.

LMB