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Ceux qui vont mourir te saluent

mardi 15 novembre 2016 par Margot Delarue rédaction CC by-nc-sa

Je cherchais un roman cet été pour me vider la tête et passer un bon moment, un ami m’a conseillé le deuxième roman qu’a écrit Fred Vargas en 1987. À L’issue de la lecture, j’ai une certitude : ce livre sera pour moi le premier d’une lecture régulière de cette auteure talentueuse !

Fred Vargas est une femme surprenante. Titulaire d’un doctorat en histoire médiévale et archéozoologue ayant exercé au CNRS, elle est aussi plus connue pour être une écrivaine de roman policiers français à succès. Connaissant de nom mais n’ayant jamais eu l’occasion de la lire, je me suis saisie du bouquin et pour l’entamer sur le champ.

Amateurs d’H(h)istoire, c’est par là

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Le roman nous offre un décor des plus intéressants : Rome. Siè5e de la grande Histoire, cette ville semble aussi abriter nombre de petites histoires sombres et secrètes. Pour ce roman, Fred Vargas a su utiliser le côté tragique de la ville éternelle pour nous en faire un portrait plein de cynisme et d’élégance mêlés.

Henri Valhubert est un expert et marchand d’art parisien. Un jour, il croit reconnaître à Paris dans son bureau un authentique Michel-Ange, et soupçonne que l’œuvre d’art appartient en réalité aux fonds de la bibliothèque Vaticane. Henri Valhubert connaît bien cette bibliothèque pour y avoir lui-même étudié et s’alarme : quelqu’un vole-t-il ce lieu sacré ? Il décide alors de venir à Rome pour enquêter. Cependant, à peine arrive-t-il qu’il est assassiné en pleine nuit, lors d’une fête devant le palais Farnèse : le roman est lancé.

Qui a pu tuer Henri Valhubert ? Son fils, Claude, étudiant à Rome et présent sur les lieux du crime la nuit du meurtre ? Un des étranges amis de Claude, Néron ou Tibère, avec qui il forme une sorte de triumvirat malsain et inséparable ? Et qu’en est-il de la femme de Valhubert, la magnifique italienne Laura ?

Richard Valence, juriste de son état et présent en Italie est appelé en renfort pour enquêter sur cette affaire, aux côtés de la Police italienne.

Pas de drame

Grâce à son écriture fine et élégante, le roman se lit avec une facilité impressionnante. On est rapidement immergés dans cette histoire grâce au style imagé et délicat de l’auteure. Le roman a donc l’avantage de l’intrigue policière, qui vous laisse sans-cesse dans un état suspense permanent et vous permet de ne pas s’ennuyer. On est pris dans cette histoire qui mêle intrigues et complots, mais sans jamais verser dans le mièvre ou le pathos. La plume de Fred Vargas mord le papier avec audace, les personnages, complètement excentriques ont un pouvoir de séduction incomparable et nous font craindre toujours le pire avec une sorte de complaisance peu orthodoxe. C’est avec un plaisir tout simple que l’on suit l’histoire et l’avancement de l’enquête, allant de révélation en révélation. La vérité sur l’histoire se fait à pas tranquilles.

Les personnages, plein de verbe et d’imagination sont terriblement attachants, et on les quitte à regret à la dernière ligne.

« Ceux qui vont mourir te saluent » est un excellent roman de Fred Vargas, marquant le début de son écriture. On y sent l’imagination débordante et l’envie de renouveau dans le style du roman policier. L’écriture fluide et la construction du roman en chapitres courts rendent la lecture d’autant plus agréable : paradoxalement, on a l’impression d’avancer vite tout en dégustant cette histoire comme on s’imagine savourer une après-midi en terrasse, un été à Rome. Un excellent moyen de s’aérer l’esprit !

Cet article a été publié initialement sur le blog l’envolée culturelle

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