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Des maisons bien gardées

mercredi 6 mai 2015 par Anne Emeraud rédaction CC by-nc-sa

Chronique

J’aimerais vous faire vous pencher sur un groupe américain dont l’album est sorti en septembre dernier. Je l’ai attrapé de justesse et leur prochain passage à Mâcon à la Cave à Musiques ne fait que me réjouir un peu plus !

She Keeps Bees est un groupe américain composé de Jessica Larrabee et Andy LaPlant, le groupe – un duo donc - est né en 2006 (officiellement, puisque leur premier album Minisink est sorti cette année-là) et il s’occupe de tout : paroles, chant (là, c’est Jessica qui s’y colle) et musique. Eight Houses, l’album que je veux vous faire écouter est en réalité leur quatrième album. Je trouve que ce n’est pas mal de débuter par celui-ci, cela dit.
Et pourquoi ? Parce-que.


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© Anika Mottershaw

Oui, parce-que cet album est bien fichu et que si vous aimez le rock calme mais nerveux par moment vous aimerez Eight Houses de She Keeps Bees. Et je pourrais m’arrêter là, mais j’ai bien peur que vous ne passiez à côté de cet album, comme j’ai failli le faire, alors, je vais vous dire :

Plusieurs mots me viennent à l’esprit pour tenter de vous décrire tout ça.
D’abord, la nonchalance. On est introduit dans cet album avec ça, avec cette fausse lenteur qui vous donne envie de fermer les yeux, hocher la tête, vous laisser aller, doucement. Ça, c’est à cause du rythme donné par la batterie, et du son donné par la guitare.

Pour aller avec, je vous propose de la douceur. Attention, je ne parle pas de douceur sucrée, qui explose, cache tous les autres goûts puis s’affadit en un temps record. Non, je parle plutôt d’une douceur qui vient de loin, se distille longuement avant de se livrer entièrement et rester en tête longtemps. Ça, c’est à cause de la voix de Jessica, en plus du reste.

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© Anika Mottershaw

Je vous dis douceur, mais n’allez pas croire que Eight Houses se borne à être un album feutré, tout tout doux avec une pointe de mélancolie dedans car on en est loin. Si de la mélancolie – je parlerais plus ici d’une façon d’exprimer de la lassitude – émane de certains morceaux (Radiance, Is what it is), il est impossible de ne pas capter cette petite rage qui monte, qui monte le long de cet album. Car la voix de Jessica sait se faire douce, oui, mais elle s’enraye parfois, se crispe, aussi, portée la musique, et là, on passe à quelque chose de plus colérique, de plus sévère, de plus arrogant et nerveux (Breezy, parmi toutes !). Et voilà le dernier mot : ambivalence. Et Oui. Quand on écoute Eight Houses de She Keeps Bees, ce qui ressort, c’est ce passage progressif mais permanent du calme au tourment, de la tristesse à la colère. La voix de Jessica se durcit, la musique s’emporte et nous avec.

Et en ça, Eight Houses de She Keeps Bees est incontestablement un album rock qui n’a pas d’autre prétention que de se faire entendre comme tel, comme un chuchotement qui se transforme en cri, se pose là, un instant puis repart en laissant tout le reste, apaisé.

 

  • She keeps bees :
    le mercredi 13 mai 2015 à 21h00 Cave à Musique, Macon

    Folk

    Prix libre

    Le duo sera en showcase acoustique, intimiste et gratuit à 19h00 à Cultura de Macon

    localiser

    adresse

    119 Rue Boullay


    Macon (F)
https://youtube.com/devicesupport

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