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La première chose qui me vient à l’esprit quand j’écoute Amyl and the Sniffers, c’est d’imaginer dans quel état s’est retrouvé le public de quadras (et plus) présent « Bud » à la main lorsqu’ils ont ouvert pour la durée US de Smarshing Pumpkins et Jane’s Addiction…
Des milliers de fans défenestrés de plein fouet en moins de 40 min par une bande de 4 sauvageons dont une hystérique sur ressorts. Ça devait valoir le coup d’œil, tout autant que de savoir comment les millionnaires en tête d’affiche ont fait pour gérer une foule en PLS.
Les accusés s’appellent Amyl and the Sniffers, ils viennent d’Australie, ce sont des prolos des quatres coins de l’île qui se sont connus dans un appart comme colloques. À force de poncer avec une énergie démoniaque les scènes de tous les bars rock de Melbourne ils se sont fait un nom et naturellement ils ont accouché d’un EP en 2016 qui a mis leurs noms sur la map.
Objectivement, ils n’inventent rien, c’est crasseux, ça pue le punk, ça sonne garage. Puis, après quelques écoutes de la discographie on se rends compte que l’on n’est pas sur un énième groupe de punk rock qui ne passera pas l’été de son hit mais des australiens dont les influences musicales vont des Stooges en passant par Motorhead et Sleaford Mods et plus subtilement d’Iron Maiden et plus bien prononcé d’AC/DC.
Il y a donc une hystérique punko thrash dans le groupe, ce n’est pas « Amyl » comme je croyais mais Amy, Amy Taylor. Les trois autres, Bryce (de Melbourne, pour la ref), Gus & Declan, ils sont tatoués et vivent bien apparemment leurs anonymats car tout se concentre sur Amy. Elle, c’est qui, c’est quoi : un faux air de Blondie, mais un vrai timbre à la Deb Harry, vêtu de moins de moins d’ 1m2 de tissu été comme hiver mais surtout une BÊTE de scène comme jamais on a vu.
Ça jump de partout : sur scène, dans le public, boit de la bière, crache ici et là, fait des doigts à qui n’en veut, car voilà c’est « Riott girl » dans l’âme du coup le patriarcat ils se doit d’être fistiger, pardon fustiger. Sincèrement quand j’entendais qu’on la comparait à Iggy Pop, le/mon GOAT, je trouvais cela prétentieux et bien marketé car depuis le EP de 2016 enregistré en mode go fast Marbella > Saint Ouen il y a eut 3 albums qui ont vu le jour et à chaque fois c’est plus propre, carré, professionnel en fait. Cela reste tout autant barré, brutal et sensible dans les textes, bien plus conscient qu’ils n’en ont l’air. Du coup, pour revenir à la comparaison avec l’Iguane, j’y croyais pas vraiment, puis arriva les vidéos de live… outch.. on est bien loin de Peaches que l’on considérait comme l’Iguane au féminin, c’est un level bien au-dessus. Limite, je pense qu’on peut dire qu’il y a un avant et un après Amy Taylor, ça fait plus de 10 ans que la demoiselle (en couple) se donne de tout son corps sur scène comme à son premier concert. Respect.
Les cocos passent le mardi 26 novembre au Docks de Lausanne, c’est l’occasion de tester par vous-même si Iggy a une fille ou non, et voir si vous avez remarquez les 3 autres.
Ah oui, du coup, pourquoi « Amyl and the Sniffers » si ce n’est pas Amy et ces potos les Sniffers. Simple, efficace : « En Australie, nous appelons le poppers Amyl. Alors vous le reniflez, cela dure 30 secondes et ensuite vous avez mal à la tête –- et c’est à cela que nous ressemblons. ! » Elle devait être sympa cette colloc.
Amyl and the sniffers
D’abord colocs, les membres d’Amyl and The Sniffers construisent rapidement leur réputation de groupe phare de punk-rock, surtout en référence à leurs shows : menée par la chanteuse Amy Taylor et son énergie complètement dingue, la bande propose des concerts d’une intensité ahurissante. Souvent comparés à de grands noms du rock et mis en lien avec le mouvement riot grrrl, les Australiens n’ont pas fini de dévoiler leur univers : ça tabasse, fortement, et on en redemande.
Party dozen
Lui aux percus et aux samples, elle au saxophone - au travers duquel elle chante et ajoute des effets. À eux seuls, Kirtsy et Jonathan des Party Dozen peuvent retourner des salles toutes entières. Leurs morceaux, parfois improvisés, souvent instrumentaux, sont des claques monumentales. On peut parler de noise rock, d’experimental rock, ce qui est sûr, c’est qu’après leur set, vous serez fin prêt.e.s pour accueillir Amyl and The Sniffers.