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Biennale “transmission“ et “résonnance“

mardi 3 décembre 2013 par Lucien Mermet-Bouvier rédaction CC by-nc-sa

Thierry Raspail, directeur de la 12e biennale de Lyon le dit : il lie trois fois de suite les manifestations à un mot. C’est « transmission » pour la troisième fois. Bla-bla- et bla. Les artistes doivent prendre la parole , en récits , en images, en art...et le public peut alors inventer la suite.
encore bla-bla et bla.

Deux espaces principaux, le Musée d’art Contemporain et La Sucrière sont le navire amiral de l’opération à laquelle s’ajoutent de multiples lieux et animations diverses dans toute l’agglomération (en “résonnance“).

36 artistes à La Sucrière, un énorme entrepôt du Port-Rambaud, construit dans les années 30 et réaménagé afin de présenter les biennales.

Nous sommes accueilli par la sculpture d’un type à poil qui exhibe un membre correct .
On pense à Ron Muck et l’on s’aperçoit que c’est mal fait (par un Dan Colen de New-York). On somme le public de ne pas prendre de photos ; cela se renouvellera à plusieurs reprises au cours de la biennale. A chaque fois, il s’agit d’un artiste Etats-Unien d’Amérique.

Heureusement, de suite, Petra Cortridge qui vit et travaille à Los Angeles, nous scotche sur ses images qui bougent sur des écrans. De jeunes et jolies personnes , de sexe féminin, se masturbent poétiquement sur des fonds divers, l’une d’elles est dans les nuages. Un lycéen qui avait de l’humour nous dit qu’il aimait beaucoup les nuages...

Un émerveillement kitsch que nous ne retrouverons pas à La Sucrière, car après cela, la présentation de l’exposition nous est apparue comme sortie tout droit des greniers des Fracs années 80.
7000m2 conçus comme un marché aux puces.

Même Yoko Ono sombre ici avec une pièce filmée dans laquelle elle invitait les spectateurs à découper ses vêtements à l’aide d’une paire de ciseaux. Hélas, trois fois hélas : lorsque l’on arrive au soutien-gorge, l’artiste remonte ses mains pour soutenir le sous -vêtement découpé : geste de petite bourgeoise qui ne va pas...au bout de son geste artistique.

Erro émerge du bric -à-brac, avec deux magnifiques et immenses toiles, deux chef-d’oeuvres. L’un consacré au Cambodge des fous se nomme "For Pol Pot (Tuol Sleng S-21)" et l’autre à l’Irak "Que dieu bénisse Bagdad"," God bless Bagdad", en écho au tristement célèbre "God bless América" de Busch, lorsqu’il déclencha sa guerre.

J’ai également beaucoup apprécié une jeune artiste indienne de Chicago Sumakshi Singh qui crée un univers sur écran dans lequel, très vite, le spectateur perd ses repères et l’installation de Trisha Baga qui utilise la vidéo 3D.

28 artistes au musée d’art contemporain conçu par Renzo Piano, et à chaque exposition des espaces remodelés.

Les travaux sont mieux présentés ici.

Évitons de suite Robbe-Grillet, encore plus ennuyeux à l’écran que sur papier 40 ans après la création de "L’ Éden et après" et retenons le souci (comme à la Sucrière ) de mélanger des valeurs sûres et de jeunes artistes nés dans les années 80.

Robert Gober que l’on connaissait pour ses sculptures de personnage présente ici des maisons un peu bizarres.

Autre personnalité du monde de l’art Jeff Koons. On sait qu’il ne travaille pas lui-même, faisant appel à un ribambelle d’artisans et d’artistes de l’art ; mais le résultat est là : une grande sculpture en acier et deux peintures magnifiques dans lesquelles le spectateur peut effectivement créer son histoire.

Matthew Barney , de San Francisco est un artiste majeur ; il présente ici une installation sculpturale représentative d’un navire qui appareille pour l’antarctique, chargé de vaseline en fusion. Petit à petit, la vaseline durcissant se transforme en sculpture....heureusement que le papier du musée nous explique !

Nobuaki TakeKawa a installé une grande galère propulsée par des esclaves qui rament, dit-il, sous l’autorité d’une économie mondiale devenue totalement folle.

Quant à Bjarne Melgaard, son installation est conçue comme une histoire racontée un peu dans le désordre. Mais ça marche.

Globalement, une exposition qui intéresse car elle pose des questions au spectateur, et l’œil reçoit sa petite dose de beau ; bien entendu du beau d’aujourd’hui.

LMB

Le site de la Biennale : http://www.biennaledelyon.com/

Encore plus d’images ici : http://www.biennaledelyon.com/fr/biennale.html

  • Biennale d’Art Contemporain de Lyon 2013 :
    du jeudi 12 septembre 2013 au dimanche 5 janvier 2014 La Sucrière (Lyon)

    http://www.biennaledelyon.com/

    du mardi au vendredi 11h-18h. le WE 11h-19h.

    localiser

    adresse

    49-50 quai Rambaud 69002 Lyon

  • Biennale d’Art Contemporain de Lyon 2013 :
    du jeudi 12 septembre 2013 au dimanche 5 janvier 2014 Musée d’art contemporain.Cité internationale (Lyon)

    http://www.biennaledelyon.com/

    81 quai Charles de Gaulle 69006 Lyon

    localiser

    adresse

    81 quai Charles de Gaulle 69006 Lyon

    complément

    cité internationale

    Du mercredi au vendredi, de 11h à 18h
    Samedi et dimanche, de 10h à 19h
    Fermeture hebdomadaire le lundi et le mardi

    renseignements 04 72 69 17 17

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