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Carmen, Fabiana La Tani

samedi 7 juillet 2012 par Aurélie Gravallon Combier rédaction CC by-nc-sa

Ne faut-il pas avoir une certaine dose d’audace ou de folie pour présenter l’adaptation de Carmen version flamenco tandis que l’Opéra de Lyon lui-même propose une version plus conventionnelle ?

Fabiana La Tani l’a fait, signe et assume avec brio la chorégraphie d’une adaptation entièrement revisitée de Carmen inspirée du roman de Prosper Mérimée, mêlant la musique célèbre de Georges Bizet au flamenco traditionnel ( palmas, chant, cajon, guitare...). Entourée par les troupes de danseurs des centres de danse Helyette David de Châlon-sur-Saône et Dance for Crew de Mâcon, l’interprétation est à la hauteur d’un projet un tantinet farfelu, néanmoins efficace et réussi.

Combien faut-il avoir d’àprioris pour bousculer les convenances ?

A la seconde où le rideau rouge se lève, c’est le silence. Un silence stupéfait ou interrogateur, on ne saurait dire. Le premier sentiment n’est pas l’étonnement, mais l’effarement. Les couleurs, les tenues bariolées nous entraînent vers le pire frôlant le déjà-vu voire la caricature, un folklore gentillet et familial aux traits forcés. Ce n’est qu’au fil des scènes, des danses, des ballets d’ensemble que la tension et l’attention s’éveillent, que l’esprit du flamenco s’élève et nous imprègne. On hésite à applaudir, à chaque instant le spectacle ne fait que commencer_ je ne veux en perdre aucun. Des chorégraphies émanent une belle énergie. Les sourires, le plaisir des gitanes et des cigarières contaminent avec un naturel spontané, léger. Carmen tiraillée entre amour et liberté. Le versant passionnel séduit. Une histoire d’amour se tisse, les personnages s’enflamment sous nos yeux. Tout le charme intemporel d’un ballet empreint de nostalgie tenu par les regards vissés, pointus de Carmen (Fabiana La Tani) et d’Escamillo (Stéphane Robert) en permanence tournés vers public. Fabiana La Tani, professeur de flamenco, est à l’image de l’héroïne. Sensuelle, sulfureuse, animée d’une fureur de vivre et d’un tempérament brûlant qui saisit la chair.

Le jeu est d’une rare performance. Même si le cadre, la salle Paul Garcin était loin de se prêter à une telle prestation, surmonter en nous faisant oublier l’inadéquation des styles souligne la qualité d’un spectacle populaire, radicalement différent.

A voir et à revoir.

Le site...

Fabiana La Tani
Stéphane Robert
Pascal Lombard

  • Carmen, la sulfureuse :
    le vendredi 6 juillet 2012 de 20h30 à 22h30 Salle Garcin

    Spectacle flamenco

Portfolio

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