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Des notes et des lettres

vendredi 13 décembre 2024 par Sébastien Thorel rédaction CC by-nc-sa

Chronique

Lire c’est vivre disait un rabbin (pas de ma connaissance, il doit être mort depuis bien trop longtemps, à moins que ce ne soit Marc Alain Ouaknine) tandis que Keith Richards affirmait n’avoir aucun livre traitant de musique, car la musique se joue, elle ne se lit pas ... Et pourtant !

J’ai toujours pensé que Keith Richards aurait fait un excellent comique de stand-up, tant ses vannes sont bien lourdes et parfois drôles, voire même, meilleures que ses ... Enfin, là n’est pas le propos, mais il me fallait une courte introduction !

Si vous aimez lire, comme moi, voici les trois derniers ouvrages qui m’ont paru intéressants, trois ouvrages que je n’ai pas encore finis au moment où j’agresse le clavier de mon ordinateur pour sortir quelques phrases qui pourraient vous donner l’envie de feuilleter ces livres, le tout illustré par les photos les plus moches de la galaxie, comme d’habitude, me direz vous ...

1. Les mots de la musique (sous la direction de Franck Medioni - Fayard).

Dans sa préface, Franck Medioni nous dit que cet ouvrage est une anthologie littéraire, une déambulation libre, une mosaïque bigarrée aux écritures multiples.
Et il ne croit pas si bien dire.

Il a donc invité 222 auteurs (enfin 111 et les autres se sont invités, à raison) à nous parler de leurs expériences musicales, de leur amour inconditionnel pour un compositeur, une chanteuse, un saxophoniste, ou tout autre musicien. Et cela nous donne de belles pages, des déclarations d’amour, de Boris et Alain, Jacky et Edgar, Yves et John, Marc et Daniel, ou encore Hélène et Steve, sans oublier Franck, le quintet australien le plus célèbre de la planète et bien plus encore !
Cet ouvrage ne se limite à aucun style musical en particulier, il donnera lieu à des découvertes, des désaccords (normal, on parle musique, hein !), des discussions, des débats peut-être avec vos amis (pas ceux de Face2bouque, les vrais), mais il vous apportera, j’en suis sûr, son lot de satisfaction !

Lors de la lecture de cet ouvrage, je ne saurais trop vous conseiller de vous munir d’un bon dictionnaire car j’aurai aimé une petite phrase replaçant l’auteur dans son contexte ...

2. Jusqu’à la corde (Marc Ribot - Lenka Lente).

Salut, moi c’est Marc. Je suis un guitariste qui tourne des amplis extrêmement puissants en direction de sa tête. Ce sont là les premiers mots du début de cet ouvrage. Pas vraiment une autobiographie au sens strict du terme. Plutôt une collection d’écrits, anciens pour certains, d’autres plus récents, mais tous revus par l’auteur pour coller parfaitement à cet anthologie. Car c’est bien ce qu’il fallait pour tenter de percer le mystère Ribot (sans pour autant y arriver complètement) !

Mais attention, comme le dit l’auteur, ne cherchez pas la vérité dans ces pages, mais plutôt un aspect d’une vérité ... Et encore !

Vous aurez à cœur, comme moi, de découvrir la partie sur les scénarios imaginés par Marc Ribot pour le cinéma, à se dire « dommage de ne pas les avoir tourné, tout ces films ! »
Alors bien plus qu’une histoire linéaire, comme beaucoup d’autres ouvrages, c’est une porte d’entrée sur l’univers de Marc Ribot [1], une possibilité encore plus forte de comprendre différemment ses nombreux enregistrements, de les écouter avec une oreille neuve, peut-être !

3. Rainbow+ (Jérôme Soligny - GM éditions).

À l’annonce de la publication de ce troisième volet d’une trilogie commencée par Rainbowman (1967-1980) [2], je me suis demandé si ce n’était pas le livre de trop.

Une fois la lecture achevée, et une bonne partie feuilletée plus que lue, force est de constater qu’il s’agit bien du livre de trop, mais néanmoins indispensable !

Évidemment, les parties racontées par les musiciens de leur(s) expérience(s) musicale(s) avec Bowie sont les plus importantes et les seules, à mon humble avis, à valoir le temps passé à les lire.

La seconde partie de l’ouvrage est consacrée aux articles de l’auteur sur les différentes sorties ou rééditions du catalogue, était-ce bien utile, n’aurait il pas mieux valu (fallu ?) s’arrêter plus tôt ? Excellente question, et une réponse facile serait de dire oui ...

Et pourtant, tout comme pour l’auteur, il est bien difficile de fermer le livre, de poser le stylo ou éteindre l’ordinateur et de se dire « allez, c’est fini maintenant ». La seule solution ? remettre Aladdin Sane sur la platine, monter le volume, fermer les volets, éteindre la lumière, fermer les yeux et écouter !

Notes

[1j’avais d’abord écrit univers ribotien, mais c’est définitivement moche.

[2Ouvrage paru en 2019 chez Gallimard

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