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Passer sur la grande scène du festival Musiques en Stock après les Stereophonics, c’est un défi que le jeune groupe irlandais the Villagers à su relever avec une fraîcheur étonnante.
Vendredi 5 juillet 2013 un peu après 23h il fait nuit sur Cluses, la température est idéale et quand le tumulte des jeunes Helvètes de The Akwards prend fin sur la scène de la Plage, la foule se rassemble à nouveau au pied de la grande scène du festival Musiques en Stock.
Encore électrisés par la prestation massive de Stereophonics, c’est un peu l’ébahissement général de voir arriver un petit bonhomme seul avec sa petite guitare acoustique. Conor O’Brien, leader des Villagers, ne se laisse pas démonter et entame en solo une chanson de « Awayland », second album parfait, posant d’emblée une ambiance unique tant il vit sa musique.
Improbable croisement entre Neil Hannon (Divine Comedy) et Paul Simon, il est rejoint pour les titres suivants par un groupe tout à son service. Villagers souffle alors le froid et le chaud entre dépouillement de chansons intimistes et envolées luxuriantes de pépites. L’instrumentation est parfaite malgré l’évident jeune âge des musiciens.
Plus le set avance, plus la ressemblance de Conor O’Brien avec un leprechaun des légendes irlandaises se fait évidente. Même si au final, à nouveau en solo, la sono a du mal à couvrir le brouhaha de la foule et des bars en cette fin de soirée, les ressources magiques sont évidentes dans cet univers "villageois". Fraîcheur, malice, prestance, sens mélodique, textes intelligents portés par une diction impeccable, autant de qualités qui confinent à une classe quasi absolue.
Dans la lignée de Patrick Watson la veille ou de Other Lives l’an passé, Musiques en Stock a su révéler un nouveau trésor. Conor O’Brien et ses village people parviennent d’ores et déjà au zénith d’une scène from Dublin (fair city) toujours fertile.