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les Hivernales 2015

En loge avec Talisco

jeudi 5 mars 2015 par Isa Guignet rédaction CC by-nc-sa

Entretien

Le trio français, fort de son succès avec son premier album Run, a fait salle comble lors du festival nyonnais des Hivernales, vendredi 27 février à L’Usine à Gaz. Leur Electro folk vient conquérir une fois de plus la Suisse romande

À quelques heures du concert, la pression monte d’un cran dans les coulisses de l’Usine à Gaz, à Nyon. Responsables des lieux, chargés de communication, bénévoles, tous peaufinent les dernières mises en place pour la soirée où se produira #, Talisco et ensuite Rocky. Après un sound check quelque peu en retard sur l’horaire prévu, la rencontre avec Talisco, alias Jérôme Amandi, a enfin lieu. Entrevue avec cet auteur, compositeur et interprète humble à la voix suave et la folk envoûtante.

Rictus Info : L’été dernier vous êtes venu pour la 1re fois en Suisse à Paléo. De retour à Nyon, votre sentiment ?

Jérôme Armandi : Ma première impression en Suisse, elle a été top. Entre le paysage et les gens, ça a été vraiment cool. En plus, jouer à Paléo était incroyable, ce fut une énorme surprise de voir autant de monde ! J’en retire que de bons souvenirs.

Vous avez l’air sensible aux paysages de la Suisse…

Oui, forcément tu te trouves au milieu des montagnes et ça a quand même de la gueule ! Tu ne peux pas être insensible à ce type de paysage. Donc forcément que nos venues ici sont pour nous vraiment cool.

Vous mettez une grande importance dans vos clips. Surtout en ce qui concerne les paysages justement. Votre explication….

J’écoute de la musique tout le temps, mais souvent en mouvement. Quand je voyage, je me nourris d’émotions, et c’est cela que je retranscris dans ma musique, et ensuite dans les clips. C’est l’évasion le point principal. De plus, le clip aujourd’hui, c’est devenu indispensable. Il illustre réellement la musique de l’artiste. Et personnellement, je m’éclate quand je fais des clips !

Chanter en anglais, c’est comme choisir une Gibson plutôt qu’une Fender ; C’est une question de musicalité.

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© Pierre Brac

C’est vous-même qui les produisez ?

J’aime bien les gérer mais pas à 100%. Déjà parce que je n’ai pas les compétences et je ne veux pas m’enfermer à tout diriger car un moment donné, tu te scléroses. Tu te retrouves dans ton petit monde et finalement c’est bien de travailler avec d’autres personnes pour avoir d’autres perspectives. C’est enrichissant et donc indispensable !

Pourquoi chanter en anglais ?

C’est vraiment par choix de musicalité, c’est comme choisir une Gibson plutôt qu’une Fender. C’est vraiment une question de son, je ne boude absolument pas le français.

Le succès est arrivé relativement vite pour Talisco. Comment le vivez-vous ?

Le succès…tout est relatif. Je le vis bien. C’est plutôt cool tout ce qui se passe. Je sais que la musique aujourd’hui, c’est très éphémère ! Ça l’a toujours été. Alors il faut prendre du recul. Je prends ce qu’il y a à prendre, je continue à bosser, pour les concerts ainsi que pour les créations, les futures chansons et puis, on verra ce qui se passera. En espérant que tout cela continue !

Toujours accompagné de deux musiciens ?

Oui ! On est ensemble depuis le début. Avant j’étais seul et c’est au moment de me retrouver sur scène que je me suis vraiment posé la question. Est-ce que je joue seul ou avec des musiciens ? Et plutôt que de juste trouver des musiciens, j’ai trouvé des personnes avec qui je me sens bien et aujourd’hui, on s’entend vraiment bien. Ce n’est pas moi et des musiciens. C’est un véritable groupe.

Pourtant l’interview vous la faites seul….

Oui car le projet, je le porte seul à la base. Alors ce n’est pas une volonté, c’est plus une conséquence de la vie qui fait qu’à force de vivre à droite et à gauche, je me suis retrouvé à créer un projet seul, à signer sur un label seul et que ce n’est qu’au moment de jouer sur scène que la question s’est posée. Mais Talisco, c’est nous trois.


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un œil sur l’entrevue

© Pierre Brac

Avez-vous une peur particulière sur scène ?

Je n’ai pas de grande peur. Finalement, à partir du moment où tu considères qu’il n’y a rien de très grave qui puisse arriver. Bon d’accord, tu peux te planter, tu peux oublier des paroles, tu peux glisser et tomber. Jusqu’à quel point tu as l’air con, je crois que c’est toi qui le décide… _ À partir du moment où tu décides que ce n’est pas très grave, tu relativises.
Il y a un mois et demi de ça, lors d’un concert il y a eu une coupure de courant pendant trente minutes. C’est énorme ! On n’avait joué que deux chansons. Et là je me suis demandé ce qui allait se passer ? On aurait pu flipper, se dire « c’est fini », sortir de scène et puis finalement on a bien réagi. On a pris une guitare acoustique et on a joué en attendant que le courant revienne. C’était un très bon moment.

Vous n’avez jamais révélé l’explication du nom de Talisco. Ce soir peut-être….

Ahah ! Non. Cela restera secret. C’est même pire qu’au début, j’en suis devenu superstitieux ! C’est comme devenu ma bonne étoile.

Pour ce soir, un peu stressé ?

On est toujours stressés. Il y a des concerts où il n’y a pas de stress, mais ce n’est pas pour autant que l’on s’en fout. Pour l’instant, le stress nous nourrit.

Vos musiciens et vous même avez un rituel, avant de monter sur scène ?

Oui, forcément, on se retrouve les trois et on s’encourage. C’est cela notre rituel, se retrouver, se considérer les uns les autres et de dire « OK les gars, on va s’éclater ! ».

S’éclater, Talisco l’a dynamiquement prouvé durant son show d’une heure et demi. Le public des Hivernales, déchaîné, en redemandait, encore et encore.

Propos recueillis pas Isabelle Guignet. Les photos ont été réalisées par Pierre Brac.

Portfolio

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