> Mag > Arts > Fiat-lux : la nébuleuse fluxus
Evoquer Fluxus dans un musée, semble à priori un défi en soi-même ; car ce mouvement multiformes a été porté par des artistes visionnaires-chercheurs, à une époque où tout semblait possible : créer des objets, des évènements, des publications, des concerts, des expérimentations diverses ; et tout cela hors champ de l’art commercial.
A cette époque, beaucoup d’artistes avaient su couper les ponts avec l’Art Moderne, chacun à sa manière. On disait qu’ils étaient de l’avant-garde. Le monde venait depuis peu d’entrer dans le 20e siècle.
L’avant-garde, donc, inventait de nouvelles boîtes à outils. Fluxus, dès les débuts, tenta d’épuiser toutes les limites du « tout est art » et, dans un second temps, de dépasser cela par une attitude de « non-art ». Fluxus a ainsi périmé toutes les formes possibles de la situation : parti de Duchamp, ayant assimilé Cage (l’indétermination) , il rechercha la situation « post- Duchamp », comme le dit très bien Ben.
Et au fait, quoi de nouveau depuis 1960 ?
L’exposition Fluxus, créée à l’occasion du cinquantenaire du début du mouvement arrive bien : elle nous rappelle qu’une large part de l’art contemporain n’est que reprise. Un art suiveur : on passe de la jolie peinture sur les mêmes boîtes, on industrialise, et on vend cher, très cher.
L’avant-garde des années 60 est devenue « contemporaine ».
On observe que, sous le vocable « d’art contemporain », les « suiveurs » foisonnent ! « l’art contemporain » répond aux attentes du marché. Celui-ci a besoin de divertissements depuis les débuts de la crise : il lui en vend. Cher : voir du côté des Murakami, Damiens Hirst, Jeff Koons, etc…dont les œuvres entières sont validées par les manifestations d’art contemporain avides du buzz créé par les scandales et tromperies diverses.
Donc, Fluxus. L’exposition nous ramène à la période où ces artistes voulaient « que l’art rende la vie plus belle que l’art » (George Maciunas, qui fut l’inspirateur du mouvement).
Le ton est donné dès la pièce « Fandango » de Wolf Vostel qui nous accueille : un ensemble monumental de 30 portières de voitures frappées par des marteaux. Cet ensemble nous rappelle que cette période fut violente.
Le bas du musée est envahi par les propositions de Ben, Nam Jun Païk, Yoko Ono, John Cage, George Brecht, Robert Filliou, La Monte Young…
Vous l’aurez compris : une exposition essentielle !
En parallèle, à voir une exposition de Jean-Jacques Lebel. Encore un artiste hors catégorie qui crée tous azimuts depuis les années 50.
Tel 04 77 79 52 52.
Entrée :5 euros. 4 euros (tarifs réduits) gratuit jusqu’à 12 ans
Ouverture tous les jours de 10 à 18H.. Fermé le mardi.