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Le festival d’animation d’Annecy touche à sa fin. Il est donc temps de revenir sur un des films de compétition. Goodbye, DonGless ! l’histoire de deux amis d’enfance (Roma et Toto) qui tous les étés se lancent dans le pari fou de réaliser un feu d’artifice aussi impressionnant que celui de la ville voisine.
C’est après le retour de Toto de sa première année de lycée à Tokyo que nos deux compères, pour monter d’un cran, vont acquérir un drone. Dans ce projet ils se feront accompagner par un nouveau gamin enjoué venant d’Islande (Drop). Ce défi dangereux leur permettra enfin de s’intégrer correctement avec les autres enfants du village.
Malheureusement, le jour du lancement, la forêt entourant le village prend feu. Et nos trois adolescents sont pointés du doigt sur les réseaux. Pour prouver leur innocence, ils se lancent dans une quête périlleuse pour récupérer la seule preuve, qui leur permettra de redorer leur blason.
Pourquoi avoir choisi Goodye, DonGlees ! Alors qu’il n’est même pas au palmarès.
Je répondrais simplement qu’il a fait écho en moi. Malgré ses nombreuses tropes [1]) — que j’expliciterai plus amplement dans ma critique — et sa fin que je trouve est un peu à rallonge (mais vous laisserai seul juge de ça car c’est peut-être là que réside une partie de son charme).
Ce film a un storytelling classique nommé (story circle)
1 - Les personnages sont dans leur zone de confort (leurs village)
2 - Mais ils veulent quelque chose (ici le drone)
3 - Ils entrent dans une situation moins familière(départ dans la forêt)
4 - Ils finissent par s’adapter (tout est dans le titre)
5 - Trouvent ce qu’ils cherche (le fameux drone)
6 - Mais payent le prix fort pour l’obtenir (Pas de spoil à vous de regarder le film pour le trouver)
7 - Ils retournent dans une situation familière en ayant pris de la maturité) Un classique que vous retrouver dans de nombreux film qu’il soit d’animation ou non. Bien sûr là série d’animation maître en la matière est Rick and Morty de Dan Harmon’s.
Alors pourquoi avoir explicité ce schéma narratif qui pourrais vous divulgâcher le film.
Tout simplement la fin de cette œuvre qui comme je l’avais dit précédemment est d’une longueur. Et bien c’est là que réside une des forces de ce film : quand on attend plus rien il nous emmène toujours plus loin.
On se prend au jeu car grâce à un autre tropes celui du pouvoir de l’amitié, un tropes assez typique de l’animation japonaise. Dans ce film cela nous prend à revers car l’intégration au groupe est un des points de départ du film. Et plus on avance dans cette œuvre, plus on se retrouve à flirter avec la solitude (un village reculé, un grand acte pour se faire remarquer de tous, une bande d’amis avec des non-dit).
S’éloigner pour mieux se retrouver. Tout ça réalisé avec des scènes simples et pourtant avec une grandeur colossale, que ça soit dans les décors ou juste les paroles de nos protagonistes. On ressent un amour et une tendresse pour cette jeunesse, qu’on retrouve dans une autre œuvre marquante de notre décennie Made in Abysse (Une histoire d’aventure dans les méandres d’une abysse mystérieuse. Que je vous conseille vivement d’aller découvrir).
C’est donc cette construction qui nous permet à nous spectateur du festival d’Annecy de nous attacher à ces trois adolescents. Car je pense que l’on peut avoir ce genre de sentiments dans les communautés vivant entouré de montagne et de forêt.
Cette même configuration que le Japon ou l’Islande la mer en moins. Un espace qui nous pousse à nous dépasser, à cultiver l’entraide ou notre besoin de solitude pour se ressourcer. Car ces grands massifs très longtemps inhospitaliers, nous pousse au dépassement de soi et à l’aventure.
Pour finir je vais faire preuve d’un tropes de critique en disant : « Cette animé réveillera l’aventurier qui sommeil en vous ». Car oui ce film est une ode à l’aventure, à l’amitié et au dépassement de soi. Donc je vous encourage à aller le découvrir dès que possible.
Si vous êtes quelqu’un de curieux, je vous laisserai visionner Sora Yori mo Tōi Basho, une des précédentes séries d’animation de la réalisatrice Ishizuka Atsuko. Qui vous donnera un avant-goût de son travail avant ce film.
Et si vous êtes plutôt avide d’aventure et de cabine téléphonique perdue dans les montagnes. La balade du lac de Roselend s’offre à vous.
[1] ficelles scénaristiques éculées