> Mag > Musique > Hungry dirty baby
Tournant dans le parcours de la chanteuse française Mademoiselle K, son 4me album studio est en anglais. Un challenge risqué, mais qui au final peut s’avérer payant. L’avenir nous le dira.
« Ma Maison de disque m’a dit : Fais ton album en français, sinon on te vire !! J’ai fait mon album en anglais… ». C’est avec cette phrase promotionnelle qu’on découvre les dernières aventures de Mademoiselle K. Une phrase avec une certaine dose de sarcasme et d’humour qui en dit long sur le courage et la détermination de la chanteuse.
Bien-sur, en tant que francophone on adore le bon rock français, la belle chanson française et Mademoiselle K a toujours eu une place de choix parmi les artistes qu’on apprécie. Tempérament de feu, attitude rock n’roll, textes engagés, liberté totale, elle représente un idéal au contraire de ces poufs écervelées qui envahissent les ondes et les plateaux TV.
Le choix de suivre son chemin dans la langue de Shakespeare n’est donc en aucun cas discutable. Pourquoi ? Parce que c’est son choix et qu’elle l’assume complètement. Une fois virée de sa maison de disque (EMI), elle a monté son propre label (Kravache), elle a changé ses musiciens et s’est lancée dans la composition d’un album exclusivement en anglais, ou presque. Un titre bonus en français (« C la Mort ») clôt ce disque. On y reviendra.
Penchons-nous donc sur ce nouveau disque Hungry dirty baby, qui est sorti en tout début d’année. Comme bien souvent dans la structure d’un disque, les morceaux accrocheurs sont placés au début. On n’y échappe pas et franchement les 4 premiers titres à la suite sont d’une beauté et d’une puissance incroyable. On ne se prend pas une claque, mais un coup de boule.
Tout commence avec « I can Ride a Fucked Up Bull » qui lance l’album dans une douceur toute relative. Un son de guitare que ne renierait pas Jamie Hince. « Glory » qui suit dans un registre electro-rock pourrait nous faire penser à Stuck in the Sound. Pas le temps de s’en remettre que « R U Swimming » nous fait sautiller dans tous les sens. Plus rock, plus rentre-dedans, avec une mélodie entêtante sur le chant de Katerine Gierak, avec des passages plus calmes, ce titre est très complet. Peut-être le meilleur de l’album.
Le titre éponyme de l’album arrive alors en 4me plage. Mademoiselle K a toujours eu des textes en lien avec la sexualité. Pas besoin d’être bilingue pour comprendre le sens de ce texte. N’empêche que de la sensualité, de la sexualité et de hargne se dégage de ce titre. Très très fort. On a envie d’hurler « Fuck You » avec elle.
Après cette déferlante, l’album retombe un peu. Des titres plus calmes apparaissent, des atmosphères différentes nous sont proposées. Ces morceaux sont aussi de très bonne facture et après quelques écoutes, vous serez sans doute charmés.
En fin d’album on retrouve aussi quelques incontournables. « Laaa La » a ce petit quelque chose des Kills que l’on aime beaucoup. « Morning Song » est aussi très réussie dans son registre. La grosse basse est terrible. Et enfin, le bonus track « C la Mort » Un titre assez brutal, aux textes sombres mais réalistes. Cette chanson reste imprimée dans notre cerveau, c’est du rock, c’est du sexe, c’est la liberté à l’état pur. Excellent, quel final.
Même si certains penseront que ce changement de langue est risqué, le résultat en vaut largement la peine. Un échelon de plus dans la carrière de Katerine Gierak. La musicienne et son groupe sont actuellement en tournée dans toute la France, on espère un petit écart par le secteur et/ou un festival cet été.
Article précedemment publié sur Lords of Rock