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La manifestation dont il est question tourne autour de ce que l’on pourrait appeler, faute de mieux « art numérique », tout en sachant que cette définition est un peu fausse, vu que le numérique est maintenant partout, que ce soit dans la conception ou la réalisation des œuvres.

De toute façon, on ne se pose même plus la question de savoir si le numérique a changé la donne : il a poursuivi la voie tracée par l’art contemporain qui est d’éclater les pratiques et de les mélanger.

Annie Aguettaz qui préface l’exposition nous prévient : « entrez dans la troisième dimension ». En effet, il faut chausser des lunettes pour entrer dans les images en mouvement de Giuliana Cunéaz. Son film s’appelle « Zone hors de contrôle » : Images en 3D qui nous projettent dans des univers aléatoires mais qui se raccrochent toutefois à la réalité : collisions d’iceberg, laves en fusion, tempêtes avec vagues monstrueuses, désastres naturels.

L’artiste nous dit que l’humanité contemple les désastres naturels sans se poser la question de la responsabilité. Et oui, sauf que, nous assistons là aussi à un spectacle de plus. Magnifique travail par ailleurs. Beau désastre !
Ah si l’art pouvait changer quoi que ce soit sur cette Terre, cela se saurait ; mais c’est bien d’essayer !

Rodolphe Demol présente cinq grands tirages numériques et quatre vidéos. Il se présente lui-même comme un « adulenfant » qui joue à l’artiste. Il est vrai que ses choix le portent vers des univers liés à l’enfance ou l’adolescence. Il en tire de magnifiques tirages et des vidéos non moins intéressantes .

Frédéric Nakache nous donne à voir une installation vidéo qui est présentée sur quatre murs d’une salle, en éclatant dans l’espace ce qui pourrait être présenté de façon filmique, c’est-à-dire bout à bout. Il en ressort une narration éclatée.

Quant à Laurent Mareschal/Tami Notsani, ils présentent « Mues », une projection d’autoportraits glanés auprès de 111 adolescents agés de 16 à 18 ans. Les auteurs ont demandé à ces ados de construire une nouvelle image d’eux-mêmes, comme une nouvelle carapace (mue). Je ne sais pas si ces jeunes sont parvenus à leurs fins, mais c’est un beau travail artistique qui a fait participer de très nombreux acteurs.

Au final une très intéressante exposition.

LMB