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Accompagné de Bach, d’une pianiste et d’une danseuse, le circassien Yoann Bourgeois met en scène les mystères du couple. À mi-chemin entre le cirque et la danse, « L’Art de la Fugue » est un spectacle qui flirte avec l’apesanteur.
Yoann Bourgeois, acrobate, acteur, jongleur, danseur, a grandi dans un petit village du Jura. A l’école du Cirque plume, il découvre les jeux de vertige. Puis, il sort diplômé du Centre National des Arts du Cirque de Châlons-en-Champagne, en même temps que du Centre National de la Danse Contemporaine d’Angers.
Dans « L’Art de la Fugue », il joue de catastrophes sur le fil, de vacillements et de mouvements continus, d’apparitions et de disparitions des corps au gré des notes de Jean-Sébastien Bach.
Au début, sur scène, il y a juste un mur blanc et un piano. Célimène Daudet se dirige vers ce dernier et attaque L’Art de la Fugue de Bach. Peu à peu, le mur se révèle être un bloc de matière, un cube de bois d’environ cinq mètres de hauteur. Une jeune femme s’avance, gratte la surface, attaque par petits carrés, comme on démonte un jeu de cubes. Un jeune homme arrive, défait des lames de bois … Les éléments du cube sont poussés, tirés, soulevés, défaisant des paysages plus ou moins familiers. Trappes, éléments de mobilier et faux plafond, porte dérobée ou marches d’escalier menant nulle part…
Le décor construit par Goury est le support de tous les déséquilibres, les tentatives de fuite dans l’espace, les vertiges et les chutes dans lesquels se perdent Yoann Bourgeois et Marie Fonte.
Encore plus que les chutes, ce sont les rebonds et les retrouvailles sur le coin d’une marche d’escalier, puis d’un autre sommet, qui sont fantastiques. Avec ces deux circassiens-danseurs, l’art de tomber et de se relever tient du sortilège, la suspension dans l’espace, de la féerie.
Entre danse et cirque, sur la musique de Bach ...