> Mag > Cinéma > L’eau à la bouche
Un programme de six courts-métrages d’animation qui fait la part belles à des protagonistes familiers (lapin,escargot, bonhomme de neige…) et une animation qui joue avec différentes matières, avec une légèreté bienvenue. La morale légumière de Douce rêverie pourrait être que « un tian vaut mieux que deux moussakas ».
Certes, dans l’un des films ce sont des légumes qui prennent vie ; oui, on trouve quelques personnages voraces et autres baisers gourmands (ah ! la nuit d’amour de la butternut)…
Mais détrompez-vous ! Ce n’est pas le goût mais bel et bien le toucher qui est stimulé par ce programme de courts-métrages : crème chantilly, paille, plastique froissé, bidules métalliques récupérés… On sent le papier découpé s’agiter entre nos mains, et la pâte à mod’ coller aux doigts.
Et c’est tant mieux car, bien que des clins d’œil soient adressés aux adultes, ces histoires sont avant tout adaptées aux tout petits. Trames narratives simples ou poursuites cartoonesques, personnages attachants, univers tendres ou colorés : ces petits films sont tout bonnement des livres à toucher comme les affectionnent nos petites têtes blondes.
De mon point de vue, ces traces de doigts et coups de crayon donnent toute leur humanité aux films d’animation en techniques d’animation traditionnelles. Maintenant, pour ceux qui n’apprécieraient que les films au rendu trop lisse, il y a toujours moyen de voir l’autre spectacle : tourner le dos à l’écran et admirer la bouille ébahie de ses bambins.
Alors, à une lettre près, on a la même envie : eux, la patouille… nous, les papouilles !