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L’Endroit à l’Arteppes (ou l’inverse)

dimanche 16 octobre 2011 par Lucien Mermet-Bouvier rédaction Pas de licence spécifique (droits par défaut)

Chronique

« L’endroit » est le titre de la nouvelle exposition présentée par l’Arteppes.
Et l’on se demande bien pourquoi ? L’endroit est la "partie déterminée d’un espace" (petit Robert) ; cela ne nous avance guère ! Le même dictionnaire dit aussi que le petit endroit est un lieu d’aisance !

Cherchons donc sur le traversin un endroit où poser notre tête…

Heureusement, Olivier Godeux , commissaire de l’exposition nous sort de notre somnolence :
« Que peut-on trouver à l’endroit d’une œuvre ? : L’envers d’un décor que l’artiste a patiemment planté en lui-même, espérant que les matériaux théoriques qui le constituent pourront trouver, comme l’individu, une place dans nos différents espaces : culturel, social, politique, critique, philosophique et poétique…. »

Ayant conclu que l’endroit, ce sont les œuvres de l’exposition, allons donc les voir.

Six artistes sont convoqués pour la démonstration :

Philippe Astorg présente un très petit film projeté en boucle sur une parabole .Un personnage porte un baluchon au bout d’un bâton et marche indéfiniment devant un mur de briques.

Alain Boulivet présente des rideaux de cuisine en papier.

Marc Limousin projette une image d’une fenêtre mise en abîme sur un écran constitué de lanières que chacun peut traverser (pour se retrouver à l’envers ?)

Daniele Gay présente une installation composée de gravures, d’une vidéo et de gaufrages.
Elle s’est inspirée de « la parabole des aveugles » de Brueghel (1568)
Une suite d’images gravées décompose le mouvement un peu à la façon Jules Marey, jusqu’à la chute finale. Elles sont présentées en contrepoint d’une vidéo présentée à coté qui diffuse des textes très rapidement.

Sandy Avignon investit l’espace avec une grande sculpture et une série de dessins. Une catapulte bandée semble attendre une activation. Mais qui, que, quoi sur le siège ? Mystère et imagination du spectateur qui peut bien lancer ce qu’il veut !

L’univers de Sandy Avignon est absurde, léger, décalé ; Vincent De Florio dit que son monde est composé de rires en boîte, de stroboscopes bricolés et de phrases toutes faites.

C’est dans la réalité qu’elle puise l’ivresse du détournement. Ses objets déformés agissent sur l’esprit comme autant de « propulseurs d’imagination ».Toute perception est déformée. Ses objets revêtent l’habit de la poésie : nous sommes en présence d’un véritable univers, moment fort de cette exposition.

Sophie Matter explore le territoire de la maison. Elle revisite nos lieux communs en faisant participer ses amis et les spectateurs de l’exposition à son travail.
En effet, nous savons depuis les années 70 que l’art n’est plus seulement lié à la beauté d’un objet. Il peut survenir dans une démarche. On l’appelle art participatif ou « esthétique relationnelle » (Nicolas Bourriaud).

Sophie Matter poursuit avec application depuis 1997 son concept « faire culture ». Commencé autour de performances photographiques, c’était à l’époque, une invitation à « faire ensemble » un grand tapis photographique composé de millier de confettis photographiques.
Aujourd’hui, nous sommes invités à broder, coudre, faire du crochet.

J’ai beaucoup aimé ses petites maisons naïves épinglées sur un mur, comme dans une chambre d’enfant. Un retour à l’envers de l’adulte ?

L.M.B.

  • L’Endroit à l’Arteppes (ou l’inverse) :
    du jeudi 6 octobre 2011 au jeudi 8 décembre 2011 Arteppes –mjc maison de l’enfance

    Horaires : du lundi au jeudi 9-12 et 14-18h30 ; le vendredi sur rendez-vous.

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