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Obsessionnelle

Mais tous les ciels sont beaux

mardi 13 novembre 2012 par Aurélie Gravallon Combier rédaction CC by-nc-sa

Aux frontières du théâtre...

Pour ceux qui aiment la délicatesse et la finesse des écrits, le caractère surréaliste du théâtre, Mais tous les ciels sont beaux, d’après Hervé Guibert, se joue actuellement au Théâtre des Clochards Célestes, 51 rue des Tables Claudiennes, mise en scène par Sarah Seignobosc, produit par la compagnie Erodium.

« Un écrivain, atteint du Sida, est hospitalisé pour traiter un »cytomégalovirus« , maladie opportuniste qui affecte progressivement la vue. »

Si le décor et le contexte médico-social dans lequel se déroule la scène, un hôpital, ses couloirs gris, maussades, sales, sa transparence, sa dureté, des infirmières désabusées, plus protectrices envers elles-même qu’envers les autres, paraît un tantinet désuet voire en partielle inadéquation avec l’actuelle situation, de par la prise de conscience globale et les actions qui se répandent et s’affirment dans ce secteur, le décalage a pour effet de renforcer l’atmosphère nauséabonde, glaciale, l’incohérence temporelle et spatiale dans lesquelles le texte et le jeu des acteurs nous plongent.

A chaque instant, on a la sensation d’être face à l’ultime passage, face à la lumière, la beauté des mots, la finesse des tons, l’analyse qui s’aiguise, la dissection d’un corps, la maladie qui paralyse, qui verrouille, déforme jusqu’à la libération, jusqu’à l’autre regard. Fragilité humaine, hallucinogène. Quand la peur se dresse, l’intime entre et se livre, livre la sensibilité d’un écrivain dont la rigueur obsessionnelle, l’imagination, la recherche d’esthétisme bouleversent autant qu’elles s’amusent.

« Il se crée, au moment de la souffrance intense exercée par le médecin sur le malade, curieusement, un sentiment d’amour et de respect que je crois réciproque. La souffrance a quelque chose de sacré. Le médecin qui a fait souffrir et le malade qui a souffert deviennent des sortes d’amis, de complices, mais il y a la pudeur (…) »

Le spectacle au-delà de sa critique du milieu hospitalier, nous raconte ces belles histoires teintées de déraison, une belle retranscription de ces liens uniques qui se tissent entre les personnels médicaux et le soigné, et inversement.

Infos pratiques

  • Mais tous les ciels sont beaux :
    du lundi 12 novembre 2012 à partir de 19h00 au dimanche 25 novembre 2012 jusqu'à 20h00 Théâtre des Clochards Célestes, Lyon 1

    d’après Hervé Guibert

    Compagnie Erodium

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