Manuel d’éducation punk

Le premier tome, qui donne le ton, est consacré à une visite au musée. La mère répond bien volontiers aux questions innocentes mais toujours un peu niaises des deux enfants. Sous ses faux airs de Jacky Kennedy cette femme au foyer est une vraie punk dans l’âme, plus trash et no-futur tu meurs !

Des textes décalés et un graphisme à l’allure rétro que l’on retrouve dans le second tome. Cette fois les auteurs s’attaquent à une sortie en ville. le principe reste le même : tout est prétexte à questions pour les enfants, et les réponses données par la mère de famille sont toujours sans concession. Par exemple devant un distributeur d’argent les petits demandent qui est leur père, à quoi on leur répond qu’il est devant eux. Les nouveaux mots à apprendre sont ainsi « pension alimentaire » et « jackpot » !

Le troisième volume met en scène l’école à la maison, encore tout un programme...

Derrière ces ouvrages un frère et une sœur à l’humour acide et aux convictions bien ancrées, Myriam et Ezra Elia. Ils étaient déjà à l’origine du fameux Journal d’Edward, hamster nihiliste (1990-1990), que je ne peux que vous recommander.
Le tout est publié aux Éditions Fouille-Merde, « qui a pour ambition de mettre des thèmes anxiogènes à la portée des enfants de moins de 5 ans ».

Une série à suivre, avec des reproductions de toute beauté, l’alliance du vintage, du punk et du féminisme forcené, le rêve quoi ! Un cadeau tout trouvé pour les activistes de tous bords, les amateurs de kitsch ou de punk bien sur.

Extrait :

 Je peux aller dans ma chambre ? demande John.
 Non, j’en ai fait don à toutes les victimes de l’impérialisme colonialiste, dit maman. Elles emménagent demain. »