Marc Desgranchamps fait voyager notre imaginaire

« Dans les années 80, note l’artiste, j’élaborais mes tableaux comme la transposition picturale d’images mentales. Au tournant de la décennie suivante, je voulais restituer en peinture les sensations éprouvées lors de mes déplacements et l’apparence qu’ils prenaient sous certaines lumières. J’ai alors utilisé la photo comme document aide-mémoire ; cela m’a permis de complexifier mes représentations : la photo permettait d’incruster dans mes tableaux certains éléments de la réalité extérieure et de bousculer l’ordre que j’avais établi tout en renouvelant la forme »

L’exposition proposée par la Fondation Salomon nous convie à un panorama des 20 dernières années des créations de l’artiste.

Erik Verhagen , le commissaire de l’exposition nous invite alors à entrevoir les différentes étapes : lignes entrelacées, superpositions d’éléments, désagrégation de motifs et de personnages, fluidification de la peinture ( qui devient souvent « dégoulinante » !), faux raccords, fondus enchaînés entre des tableaux, effets cinématographiques , le tout dans un enchevêtrement de références diverses .

L’exposition est excellemment présentée, comme toujours à la Fondation ; il y a là un travail remarquable. J’ai par exemple été ébloui par la présentation dans la petite salle du haut et par un grand triptyque représentant un bord de mer.

Marc Desgranchamps n’est jamais aussi bon que lorsqu’il fait voyager notre imaginaire ; devant certaines de ses toiles, nous sommes en plein rêve éveillé. C’est la force principale de sa peinture car, en ce qui concerne ses couleurs (qui ont souvent l’air d’être un peu sales et tristes), on aime ou pas…

LMB