> Mag > Musique > Metallica à la Halle Tony Garnier
Cinq ans, c’est le temps qu’il aura fallu attendre pour le retour en France des Quatres Cavaliers [1] de Metallica qui viennent défendre Hardwired ... To Self-Destruct, dernier album en date, sorti en 2016, lors de leur tournée WorldWired. Les Dieux du Thrash seront-ils toujours à la hauteur après une si longue absence ?
Difficile de fermer l’œil la veille d’un tel événement, tant l’excitation est grande.
Nous avons tous une liste de ’’choses à faire dans la vie’’ et dans mon cas, voir Metallica en chair et en os en fait partie. Le sentiment que j’étais sur le point d’accomplir cette tâche était très présent.
Mais avant la tête d’affiche il y a la première partie, et il s’agit ici de Kvelertak qui aura l’honneur d’ouvrir le bal.
L’ouverture des portes est à 17H00 et les hostilités commencent à 20H00 de quoi se ballader entre les stands et se préparer pour la soirée ou encore se précipiter le plus près possible de la scène pour avoir une vue imprenable.
Première surprise en entrant dans la salle, c’est grand, très grand même. Tout a été aménagé pour accueillir une scène centrale, un peu petite par rapport à ce que l’on a l’habitude de voir dans un live de Metallica.
Le public s’amasse autour de cette scène et les gradins se remplissent au fur et à mesure.
On remarquera des carrés géants au-dessus de la scène, qui s’avéreront être en fait des écrans géants.
Le coup d’envoi est donné légèrement avant 20H00 pour Kvelertak, qui s’avance sur scène. Le chanteur portant un masque de hibou assez imposant, et la formation commence sa setlist. Un peu compliqué de définir véritablement le genre de la première partie, un mélange de Punk, Hard Rock, avec une voix saturée qui donne son effet.
Le public est un poil passif face aux Norvégiens, bien que globalement le groupe a été apprécié.
Commence alors une autre longue attente avant que l’un des groupes du Big Four ne monte sur scène.
On appréciera les chansons qui passent sur les hauts-parleurs tels que « Papercut » et « Faint » de Linkin Park, serait-ce un hommage au défunt Chester Bennington ?
C’est sans aucun doute le fameux « It’s A Long Way To The Top » d’AC/DC qui créera une meilleure ambiance au sein du public avant de laisser place à l’obscurité et une faible lumière.
Il est 21H20, on prend une grande inspiration, on expire longuement tout en fermant les yeux, et au moment de les rouvrir, on aperçoit que les écrans au-dessus de la scène affichent différentes images.
En entendant le très célèbre « The Ecstasy Of Gold » d’Ennio Morricone, titre d’introduction du groupe depuis maintenant plusieurs années, on se dit :
« Voilà on y est, on y est enfin ! »
Le quatuor n’est même pas monté sur scène que les fans s’enflamment déjà.
Et c’est l’intro de « Hardwired » qui retentit sur bande, laissant les membres faire leur entrée sur scène, se mettre en place, et commencer à jouer lorsque l’enregistrement s’arrête.
La véritable intro annonce une entrée en matière phénoménale car elle déclenche un mouvement de foule qui nous emporte dans un déchaînement de pogo fulgurant. James Hetfield n’a même pas eu à demander quoique ce soit, les métalleux chantent sur le refrain, et le public est devenu subitement très dynamique.
Les quatre cavaliers ne laissent aucun temps mort avec « Atlas, Rise ! ». Tout le monde est gonflé à bloc.
Le guitariste chanteur prend un bref instant pour nous dire qu’ils joueront de nouveaux morceaux mais aussi des anciens. Pas de jaloux entre les anciens et nouveaux fans comme ça !
Et il tient parole en jouant « Seek & Destroy » tiré du premier album Kill’Em All, titre qui est réservé généralement en fin de concert mais tout ne faisait que commencer.
Nous allons de surprise en surprise car « Of Wolf And Man » arrive juste après.
Un peu étonné puisqu’ils n’avaient pas ressorti ce titre depuis plus de quatre ans.
C’est « Welcome Home (Sanitarium) » qui se place derrière, ce sont toutes les deux d’anciennes chansons qui viennent contraster avec celles du nouvel album.
Après ce passage old school, la formation reprend avec « Now That We’re Dead » et « Confusion » .
« For Whom The Bells Tolls » ne manquera pas de nous donner le sourire, il s’agira malheureusement du seul représentant de l’album Ride The Lightning.
James Hetfield et Lars Ulrich laisseront leur place à Robert Trujillo et à Kirk Hammett pour jouer quelques solos et reprises dont le fameux « Antisocial » de Trust. On saluera le solo d’« Anesthesia Pulling Teeth » de Robert Trujillo à la basse.
Etonnament, le groupe fait ici une reprise de « Die, Die My Darling » des Misfits.
« The Memory Remains » suscitera une attention particulière de la part du public, en effet, nous chantions tous en cœur lors des refrains et à la fin de la chanson, laissant James sans voix.
Le chanteur guitariste profite d’une petite interlude pour nous introduire la prochaine piste, en expliquant que de nos le désir de célébrité se répand telle une maladie ; chacune en veut sa part. Mais il y a bien des dangers à atteindre un tel statut, et c’est ce dont parle « Moth Into Flame ». Cette chanson est ma préférée de « Hardwired ... To Self Destruct » . Un refrain très mélodique sans oublier la rythmique des couplets très agressive.
Mention spéciale pour les minis drones en lumières qui effectuaient une sorte de chorégraphie. Ces appareils lumineux faisaient beaucoup penser au clip du morceau. Il y avait un très bel effet de lumière, rendant le tout appréciable à regarder et à écouter.
Un concert de Metallica ne serait pas un concert de Metallica si ils ne jouaient pas des classiques incontournables. L’obscurité envahit la salle, et des tirs, des explosions résonnent dans toute la Halle Tony Garnier.
Les images du film Johnny S’en Va-T-En Guerre passent à travers les écrans et c’est avec un son clair que les premières notes de « One » sont jouées.
On ressent ici tout l’intensité du groupe qui est magistrale, et qui se déchaîne sur la partie finale mettant en avant les guitares saturées.
Toujours dans le classique « Master Of Puppets » ne manquera pas de ravir tous les fans présents. Long, rapide, technique, impressionnant ce morceau a tout pour lui.
Après une petite absence le groupe revient avec un rappel du tonnerre.
L’intro accoustic de « Battery » déclenche un « Oh c’est bon ça ! » de la part de plusieurs métalleux autour de moi.
Les premiers accords en distorsion viennent casser le côté calme de la première piste de l’album de « Master Of Puppets ».
C’est l’un des titres que j’affectionne le plus pour sa rapidité et sa complexité.
Au beau milieu de la chanson, James nous pose la question suivante :
-Are You Alive ? Show me ! juste avant que Kirk ne se défoule avec le solo.
Des flammes sortent même du sol, on ne s’attendait pas à des effets pyrotechniques dans un environnement fermé.
« Nothing Else Matters » vient calmer le jeu, une ballade qui porte bien son nom et qui fait du bien à la setlist. Profiter pleinement de la vie, le reste importe peu ...
On termine le show avec « Enter Sandman » un grand classique lui aussi, accompagné de feux d’artifices pour le plus grand plaisir de nos yeux et de nos oreilles.
Le guitariste chanteur prend ensuite un moment pour discuter avec le public, parmi lequel un père avec un enfant sur les épaules dans la fosse.
On regrettera le fait qu’il n’y a eu aucun représentant du Death Magnetic, mais bon qui sait ? Peut-être une autre fois ?
Au final un concert de plus de 2H20 de Metallica que j’ai trouvé grandiose, le public était au top, les Four Horsemen étaient encore au sommet de leur art pour les fans.
Un show très intense, le corps a du mal à le supporter, mais les émotions elles sont bien là ! Un moment absolument magique, inoubliable.
On a encore du mal à se remettre de nos émotions, ces images défilent dans notre tête, et on a qu’une seule envie, les revoir à nouveau !
Setlist :
1. Hardwired 2. Atlas, Rise ! 3. Seek and Destroy 4. Of Wolf and Man 5. Welcome Home (Sanitarium) 6. Now That We’re Dead
7. Confusion 8. For Whom the Bell Tolls 9. Halo On Fire 10. Die, Die My Darling 11. The Memory Remains 12. Moth Into Flame 13. Sad But True 14. One15. Master Of Puppets16. Battery 17. Nothing Else Matters 18. Enter Sandman
[1] NDLR : Référence au titre « Four horsemen »