> Mag > Musique > Quand les légendes du rock se retrouvent à Paléo
Le Paléo Festival propose chaque année un grand nombre d’artiste en tout genre. Mais y trouver des légendes du rock est chose rare. Cependant …
Samedi soir, la jeunesse était ravie de voir les idoles de sa génération, que ce soit Soprano, Charlie Winston ou encore Fauve. Pour les autres, allant des jeunes adultes aux vieux de la vieille, ce sont les légendaires et charismatiques Robert Plant, Patti Smith et Joan Baez qui ont émerveillé toute la foule des Arches et de la Grande Scène. Paléo s’offrait ce soir là un culte, un véritable culte musical des années 60 et 70.
Émerveillement et surtout étonnement ! Quelle surprise lorsque Joan Baez s’est rendue sur scène durant le concert de Patti Smith, en total improvisation. Les deux femmes s’accordant à chanter ensemble, harmonieusement malgré un non-cadre évident qui leur aurait été imposé. Punk et folk font la paire !
« C’est un peu Woodstock ici », nous disait Joan Baez samedi soir à Paléo. Souvent surnommée « la reine du Folk », elle a participé à Woodstock en 1969, ce fameux festival américain dont la renommée parle d’elle-même. Patti Smith y était également. Ces deux femmes là ont de quoi inspirer la jeunesse d’aujourd’hui, pas seulement les fans, mais aussi les artistes, qui auraient beaucoup à gagner à laisser libre court à l’improvisation sur scène bien plus souvent. Dans l’improvisation se trouve l’unique, l’émotion. Et que désire le public aujourd’hui ? ...
Du côté de la Grande Scène, Robert Plant a clôturé la soirée de manière magistrale. L’ancien de Led Zeppelin, roi du rock, se montrait en hésitation à jouer son répertoire solo du rock teinté de blues ou celui penché du côté de Led Zep’, bien plus heavy. Et d’entrée de jeu, il a tranché dans le vif, il jouera de tout ! « C’est un honneur immense de jouer après Joan Baez. Jimmy Page m’avait fait écouter sa version de Baby I’m Gonna leave you quand nous nous sommes rencontrés peu avant de fonder Led Zeppelin. Cette chanson lui est dédiée. » Une fois encore, en toute improvisation, Joan Baez apparaît des coulisses pour rejoindre son cadet l’instant d’une chanson. Surpris mais pas pour autant déconcentré, le dieu du rock fait danser sous la lune la reine de la folk, devant un public en émoi.
Alors qu’aujourd’hui le monde de la musique est millimétré, minuté à la seconde et chaque effet de lumière bien programmé, il est rare et surprenant de voir au travers du « live » une véritable émotion, ce brin de quelque chose qui vous dit que ce que vous voyez, ce que vous vivez en cet instant, est unique. Et pourtant, ce sont bien la rareté et le caractère singulier de chaque concert qui lui confère une si grande valeur.