> Mag > Musique > Rétrospective Erro au MAC Lyon
Né en Islande en 1932, il vit et travaille à Paris depuis 1958 , accueilli à l’époque par Jean-Jacques Lebel qui l’introduit dan le monde de l’art surréaliste : Breton, Duchamp, Brauner, Matta... L’exposition préparée et présentée par Thierry Raspail directeur du musée d’art contemporain et Danielle Kvaran, commissaire invitée confirme la place majeure de l’artiste dans l’art de la moitié du 20e siècle.
Dès ses débuts, on sent les influences nettes du surréalisme, des nouveaux réalistes, du pop art, sans que jamais l’on puisse classer Erro dans un mouvement : c’est un artiste boulimique qui, un peu comme Picasso, s’empare des créations des autres et nous ressort un mix-Erro, digéré souvent errotique !
Dans ses premières années, l’artiste peint surtout son imaginaire ; mais dans les années 50, il se rend à New-York. A partir de là, la société de l’outrance en tout l’inspire. Depuis, ses tableaux sont comme de grands films déployés. Il raconte les histoires du 20me siècle et du début du 21me. Sa technique est faite de collages de photos qu’il découpe dans les magazines du monde entier et qu’il reproduit sur ses toiles.
Sont ainsi convoqués toutes les grandes figures politiques mais également tout ce qui nous inonde : le flux des images, les voitures, la bouffe ,la politique, toute la société de consommation née dans les années 50.
Wikipédia visuelle avant l’heure, ses tableaux défilent comme une rétrospective de l’après guerre. Staline, Mao devant l’arc de triomphe, Mao à New-York, les Kmers rouges, la nourriture abondante, les parties très sex « d’animaux », les guerres ; plus de 3000 m², plus de 500 œuvres sur les trois niveaux du Musée. Ouf.
On sort de là abasourdi. Un conseil : commencer la visite dès 11H, déjeuner sur place, faire un tour au parc de la Tête d’or, terminer. Compter au minimum de 2h30 à 4 h.
À elle seule, cette exposition mérite le voyage de Lyon. N’importe qui peut la visiter même s’il ne connait rien à l’art contemporain. D’ailleurs, beaucoup de jeunes parcourent les salles qu’ils lisent comme des BD.