> Mag > Musique > The Jazz-Bins au Sud des Alpes
Samedi passé, 22 avril 2023,c’était l’occasion pour tous les fans de jazz de venir voir et écouter Marc Ribot en format trio, accompagné d’un organiste et d’un batteur, quelques mots sur cette soirée, ci-dessous.
-Hé, salut ta, ça va ?- Ouais, pas mal, et toi ?- Cool, t’as passé un bon weekend ?- Franchement super, notamment samedi soir, je suis allé voir, écouter, The Jazz-Bins à l’AMR !- (...)- L’AMR, Jazz-bins, Marc Ribot ?- (...)- Marc Ribot ?- (...)
Dans la vie, il faut savoir choisir ses amis, Marc Ribot ne fait pas parti des miens, est-ce grave, regrettable ? Non, juste une transition très moyenne pour arriver au cœur du sujet qui va nous occuper quelques minutes ...
Mais tout d’abord, The Jazz-Bins, Kezako ?
Un trio, la forme la plus pure dans la musique moderne, qui est composé de Marc Ribot, Greg Lewis & Joe Dyson.
Joe Dyson, le batteur, tout à la fois présent et discret, très en avant ou en soutien du groupe, bien sûr, mais aussi capable de distiller des chorus d’une rare intensité présentant toutes les facettes d’un musicien complet. D’ailleurs, je n’ai jamais compris pourquoi tout le monde arrêtait de jouer pendant les soli de batterie. Ici, le trio a parfois continué d’assurer un tapis sonore, et j’ai bien sûr trouvé les chorus bien plus intéressants comme ça !
Greg Lewis, l’organiste, mais pas n’importe quel orgue, non, ce monsieur officie sur un Hammond B3 qu’il emmène partout, ou presque, avec lui, une Cabine Leslie, bien sûr, et là, j’ai eu la chance de voir en vrai ce que fait cet instrument, en vrai et de près ! La basse au pieds gauche, la pédale d’intonation pieds droit, et les mains sur chaque clavier (2), actionnant parfois les tirettes pour venir modifier le son de l’orgue ! Une vraie merveille sonore, certes, mais cet orgue est aussi une vraie merveille de construction boisée ! Et quand c’est joué par un tel musicien, on touche presque à la perfection !
Marc Ribot, last but not least, le guitariste new yorkais que l’on ne présente plus, ou plutôt que je ne devrais pas avoir besoin de présenter, la liste de ses prestations pour d’autres musiciens est longue comme le bras et sa fiche wikipedia vous en donnera plus qu’un aperçu. Mais c’est avec ses Ceramic Dogs que je le préfère, un autre trio qui va très loin pousser les limites de ce que l’on peut nommer Jazz !
À ce propos, le jazz, une musique à l’origine pour danser devenue une espèce de monstre élitiste pour bobo en mal de sensation mettant sur un piédestal des musiciens défoncés à longueur de journée pour juste être capable de supporter la pression du-dit bobo plus de dix minutes !
Je viens de faire une phrase sans verbe vraiment conjugué, sans sujet, avec quelques compléments pour affirmer un peu n’importe quoi, c’est moche, non ? Et pourtant ...
La salle était comble à l’AMR ce samedi soir. Tous les spectateurs étaient sagement alignés, assis sur des chaises, tantôt occupées, tantôt réservées par la présence qui d’une veste, qui d’un casque de vélo ... Sage, ce sera le maître mot de la soirée pour ce public bigarré (je n’ai jamais vu autant de marinière lors d’un concert) mais surtout venu rendre hommage à un trio d’une rare qualité musicale. Il faut dire que l’amateur de musique Jazz n’est pas réputé pour son amour du stage diving ou du headbanging ! Et quand tout le monde est assis, pour bien voir, il vaut mieux se mettre debout, et au fond de la salle ! Pour une fois que j’ai pu bien voir tout le concert, merci à tous !
Mais ne nous égarons pas plus, une fois Luca Pagano assis et adossé à l’autre pilier de l’AMR (vous l’avez ?), le concert pouvait commencer ! [1]
Que dire de ce one set only concert ? Il a été dense, les musiciens ont montré toute l’étendue de leurs talents, que cela soit lors de morceaux lents, ou alors aux tempi plus rapides (le troisième morceau, un blues endiablé, je ne vous dis que ça) ! Ne comptez pas sur moi pour vous donner une set list, je n’ai rien reconnu, mais tout était très bien joué, à n’en pas douter. Marc Ribot fait partie de mon panthéon personnel, je n’allais pas rater une occasion de pouvoir le voir, surtout en si bonne compagnie !
Les Jazz-bins n’ont aucun album à vendre, pas de disques prévus (que je sache), ils sont venus enchaîner les morceaux pour notre plus grand plaisir, dans la plus stricte tradition du jazz, 2 thèmes au début, chorus pour chacun, 2 thèmes et fin ... J’exagère, bien évidemment, mais ils ont délivré une prestation qui m’a ravie, et je n’étais pas le seul dans la salle à penser la même chose. Il faut dire que ces gars sont très forts dans leur spécialité !
Alors, bien sûr, bien évidemment, au sortir de ce concert pour moi ahurissant, il était inévitable de croiser les spécialistes de la spécialité, les professionnels de la profession, les gars qui s’autorisent à penser dans les milieux autorisés, comme le disait fort justement Coluche, que Marc Ribot avait donné de meilleurs concerts, le pépère avec un petit doigt levé en buvant sa bière éventée qui va tenir le discours du « c’était mieux avant » ... Bref, vous voyez de qui je veux parler bien sûr, on en connaît tous un ... Et d’ailleurs, parfois, il m’arrive, mais très rarement, pas trop souvent, d’être cet abruti ! Mais pas là !!!
À presque 70 balais, Marc Ribot, et ses acolytes, nous a régalé, et en jouant quasiment tous les jours depuis mi-avril en Europe, la prestation a été bien plus qu’honorable, elle aura ravi tous les fans présents, et même ceux qui avaient des bouchons dans les oreilles, alors, hein !
Et donc, est ce que j’ai passé une bonne soirée ? Ben ouais, tiens, elle est idiote cette question (mais pour conclure, c’est pas mal) ...
The Jazz-Bins : https://www.marcribot.com/thejazz-bins
[1] Et si vous ne l’avez pas, Luca Pagano est un guitariste très présent au sein de l’AMR tant par l’0rganisation d’ateliers thématiques que de cours de guitare, d’ailleurs si vous voulez vous initiez à cet art, je ne saurais trop vous conseiller de passer par lui ! Vous pouvez voir ses épaules dépasser de l’autre pilier, soutenant le plafond, sur la dernière photo.