The square

Il prépare sa prochaine exposition, intitulée « The Square », autour d’une installation incitant les visiteurs à l’altruisme et leur rappelant leur devoir à l’égard de leurs prochains. Mais il est parfois difficile de vivre en accord avec ses valeurs…

Le choix de The Square comme Palme d’or au dernier festival de Cannes en a surpris plus d’un. Plusieurs journalistes français ont été déçus que cette récompense ne revienne pas au très beau film de Robin Campillo, 120 battements par minute.

Ceci explique peut-être quelques critiques assassines. De nombreux festivaliers sont passés à côté de ce film dérangeant et souvent inconfortable, qui provoque à la fois le malaise et le rire, l’humour permettant de mettre en perspective des sentiments comme l’indifférence, le mépris ou la tristesse.

Viscéralement puissant et parfaitement écrit, The Square jongle aussi bien avec notre intellect qu’avec nos tripes en nous livrant une réflexion politico-sociale passionnante. Ce n’est pas du prêt à penser, ce n’est pas du Michael Haneke non plus, comme l’ont dit certains, le propos est ici plus généreux et moins pervers, c’est un film qui appuie subtilement là où ça fait mal : les certitudes de classes, nos a priori, nos contradictions… sans donner de leçons.

Ce n’est pas un film séduisant qu’on adore, mais c’est un film auquel on repense souvent. Seul défaut majeur, il est long, 2h20, mais personnellement, je ne me suis pas ennuyé une minute.

J’ai beaucoup aimé la musique, harmonieuse et réconfortante, qui vient en contrepoint adoucir la rudesse de certaines scènes.