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This is the kit, folk éclectique

mercredi 6 octobre 2021 par Christophe Chedal Anglay photographie , Yvan Vindret rédaction CC by-nc-sa

Compte-rendu

Jeudi soir, des ennuis de train me font arriver au Brise Glace à 22h. Je suis fatigué, j’ai failli me démotiver, je ne m’attends à rien. J’entre dans la grande salle. Le concert a déjà commencé, mais avant même d’écouter la musique, la vue d’un public qui se balance à la verticale me fait oublier la fatigue et le stress de mes péripéties ferroviaires. Un an ? deux ans ? je ne sais plus mais c’était (trop) long. Tout le contraire du concert auquel j’ai pu assister, qui lui est passé trop vite.

Groupe à géométrie variable, ce soir This Is The Kit c’est 4 personnes menées par la charismatique Kate Stables. À sa droite, sa coéquipière de longue date, Rozi Plain soutient une basse discrète mais efficace et donne sa voix à des choeurs contrapuntiques aussi délicats que vaporeux. À sa gauche Neil Smith, guitariste électrique pointilliste s’il en est. Chacune de ses interventions réussissent l’exploit d’être à la fois rares et décisives. Un jeu inventif, original qui donne de l’air et de l’ampleur à la musique. Derrière, Lucien Chatin développe un tapis de percussions subtil et précieux qui, sans jamais prendre le premier plan, relève les arrangements d’une dynamique d’autant plus essentielle que les morceaux peuvent parfois se révéler complexes rythmiquement.

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This is the kit - Brise-Glace@Annecy, 09-2021
© Chris Cheadle Brit

Servie avec grande classe par ses comparses, il ne reste à Kate plus qu’à dégainer les arpèges feutrés de son banjo ou de sa guitare pour compléter l’équation instrumentale, lui laissant toute latitude pour captiver l’audience grâce à sa voix aussi douce qu’hypnotisante.

Evoluant entre ballades touchantes, grooves exotiques et ambiances nébuleuses, This Is The Kit flirte avec la pop sans jamais vraiment s’y adonner et se taille une place toute personnelle au panthéon de l’indie-folk au côté de Sufjan Stevens, Laura Veirs, José González ou encore The National.

Loin de s’émousser au fil des morceaux (dont beaucoup sont tirés d’Off Off On, le dernier opus du groupe sorti en octobre dernier), cette recette régulièrement ponctuée de traits d’humour par la chanteuse, fascine par son dépouillement et son hospitalité. Aussi l’auditeur s’aménage rapidement une place au chaud dans cet univers confortable et quand le concert prend fin on est surpris de s’être laissé apprivoiser aussi facilement.

« There you were, we are, you are/Started again. » Des paroles qui prennent ainsi tout leur sens.

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