> Mag > Musique > Un souffle chaud venu d’Islande
Damien, un ami, aime l’Islande, va régulièrement au festival Iceland Airwaves à Reykjavik et connaît ainsi pas mal de chanteurs, groupes, musiciens islandais. Il me parle souvent de Júníus Meyvant avec gourmandise.
Un jour, je vois la programmation du festival Antigel. Et Je vois la photo de Júníus Meyvant. C’est son nom, l’aspect de l’image qui me fait penser que peut-être, Damien connaît.
« Oui, bien sûr », me dit-il. « C’est surprenant, tu peux écouter, ça devrait te plaire. »
Björk, Sigur Ros, Emiliana Torrini, Asgeir, musique gelée, froide, planante, douce, expérimentale, etc... Voici « ma » musique islandaise, ce que j’en connais de près ou de loin, plus ou moins bien. Comme ça me plaît et parce-que Damien m’a dit ça, j’ai donc écouté l’EP de Júníus Meyvant, regardé des extraits de concerts solo ou en groupe sur le net...
Et je commence avec un cliché qui fait mal : Junius Meyvant a le visage idéal du chanteur venu du froid qui jouera une musique des profondeurs abyssales. Oui je me laisse avoir, mais vous devez commencer à savoir que j’aime qu’on me donne tort !
Alors j’écoute, je me mets dans de bonnes dispositions...et...
Et j’ai effectivement été surprise d’entendre tout ça. Oui, parce-qu’il est bien question de dire « tout ça ». L’EP comporte 4 morceaux mais il est difficile d’y mettre une étiquette et de ranger la musique de Junius Meyvant dans une seule case.
Ce qui est réjouissant, vraiment, c’est d’entendre avec cette voix particulière — ni claire ni rauque, grave et possiblement aiguë. C’est surprenant, oui.
Et puis finalement, tu peux laisser ta sensibilité percevoir d’abord ce violon, ou les cuivres chauds, positifs, ou non, la guitare, le clavier et les percussions « balayées » ou au contraire bien franches.
C’est surprenant que ce monsieur vous fasse tourner, retourner les sons jusqu’à ce qu’enfin vous lâchiez prise pour simplement « goûter » ces chansons.
Oui, j’entends bien les influences soul, les influences folk. Oui, je fais aussi, par moment un parallèle avec le Sufjan Stevens de « Carrie & Lowell », mais aussi certains chanteurs pop des années 70... Certains morceaux (de ce que j’ai pu voir sur les vidéos de concert ou entendre sur l’EP) sont comme de la dentelle, ou chaque son se détache délicatement des autres. Mais d’autres, au contraire, s’entendent comme un ensemble, des mouvements d’ensemble. Et le côtoiement de tout ça forme un paysage dense et riche.
Au bout d’un moment, quelle importance ? Je finis par retenir que la musique de Junius Meyvant s’écoute et habille tranquillement des moments de la journée très différents. Ils n’évoquent pas d’images particulières, mais t’accompagnent, plutôt. Pourraient t’épauler presque, le matin, au lever, seule, ou le soir, au retour, seule...en ouverture ou en conclusion.
« C’est surprenant, tu peux écouter, ça devrait te plaire ». J’y suis allée les yeux fermés. Merci Damien !
Folk - Soul
Cette âme réservée grandie dans les Iles Vestmann développe un répertoire délicat où se mêlent soul « seventies » (le single « Color Decay ») et folk écorché nappés de cordes et de cuivres éthérés (« Signals »).
Ouverture café : 19h00
Ouverture des portes : 19h45
Dans le cadre du Festival Antigel
25 CHF / 20 (réduit) / 16 (Jeune) / 14 (Enfant, carte -20) / 5 (Abonné)