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Vendredi 14 septembre, vernissage de Memorial Project Vietnam, à partir de 18h au Palais de l’Ile, en présence de l’artiste.
Lundi 17 septembre, conférence par Jun Nguyen Hatsushiba à 18h30 à l’Ecole Supérieure d’Art de l’Agglomération d’Annecy.
Mercredi 19 septembre, projection de vidéos d’artistes vietnamiens à 19h, dans un nouveau lieu l’Atelier Fact, 38, chemin de la Prairie, Annecy
Vendredi 14 septembre, à partir de 18h au Palais de l’Ile
Dans le cadre d’Annecy ville des Alpes 2012, initiative cherchant à impliquer les habitants, à consolider les liens et concevoir l’avenir de façon durable, l’association imagespassages propose, dans la petite chapelle du Palais de l’Ile, deux vidéos de l’artiste Jun Nguyen-Hatsushiba, visibles depuis le mois de juin et jusqu’au 29 octobre.
Jun Nguyen-Hatsushiba, né à Tokyo en 1968, l’année de l’offensive du Têt au Vietnam, d’une mère japonaise et d’un père vietnamien, a grandi au Japon avant de poursuivre ses études supérieures aux Etats-Unis. Exposé dans les plus grands musées comme le centre Pompidou à Paris, le Mori Art Museum à Tokyo, le MACRO à Rome et lors des biennales de Shanghai, Lyon, Istanbul, Venise ou Sao Paulo, il vit actuellement à Ho Chi Minh-Ville où il crée des films gracieux, lyriques qui explorent l’histoire et l’identité vietnamienne.
Il est représenté par la Mizuma Art Gallery à Tokyo et Lehmann Maupin Gallery à New York.
Les deux œuvres vidéo de Memorial Project, filmées entièrement sous l’eau suggèrent le lien symbolique entre l’eau et le peuple vietnamien dont la mythologie rappelle qu’ils sont nés de l’union du dragon créature de l’eau et de la fée créature de la terre, et nous raconte le passé et le présent d’un peuple qui, malgré les difficultés, reste l’un des plus optimiste au monde.
Towards the complex_Memorial Project Vietnam I, 2001, présente une course de cyclos. Au-delà de l’esthétisme de la performance, l’artiste nous montre la dureté de vie de ces travailleurs qui n’ont d’autre choix que de courber le dos, la domination d’un être par l’autre. Un tel métier aujourd’hui n’est-il pas aussi incongru au pied des buildings que sous l’eau ? Il nous parle de questions environnementales, de l’engloutissement prochain des côtes vietnamiennes, et toujours d’histoire à travers ce lieu, Nha Trang, ravagé par les défoliants, l’agent orange qui aujourd’hui encore continuent de marquer la terre et les habitants.
Happy New Year_Memorial Project Vietnam II, 2003, explore via une langoureuse danse du dragon d’or, un évènement clé de l’histoire moderne, l’Offensive du Têt (attaque surprise de l’armée Nord Vietnamienne durant la fête du nouvel an lunaire). Véritable échec militaire, l’offensive réussira néanmoins à déstabiliser et ridiculiser l’administration américaine, changeant le cours de la guerre.
Lundi 17 septembre, conférence à 18h30 à l’Ecole d’Art d’Annecy.
L’artiste donnera une conférence sur son travail et tout particulièrement sur son projet en cours depuis 2007 Breathing is Free : 12,756.3 au terme duquel il aura couru 12,756.3 km, le diamètre de la Terre, dans différentes villes. Plus qu’une performance, ce projet est un combat, une offrande à tous ceux qui ont dû fuir leur pays.
Entre noblesse et folie, le travail poétique de Jun Nguyen Hatsushiba ne laisse personne indifférent.
Mercredi 19 septembre, projection à 19h à l’atelier Fact
The man makes rain, 17’07 de Bui Cong Khanh (1972) Ho Chi Minh-Ville
Formé à l’école des Beaux-Arts de Ho Chi Minh-Ville, l’artiste s’adonne à différents médiums, peinture, céramique, performance, installation. Comme de nombreux jeunes artistes vietnamiens, Bui Cong Khanh s’interroge sur la mémoire, les valeurs traditionnelles face à la modernité et la mondialisation.
La vidéo, réalisée en collaboration avec le vidéaste allemand Henrike Kochta relate ce questionnement sur le passé et le présent, l’ancien et le nouveau, la vieillesse et la jeunesse, la tradition et la modernité… qu’est-ce qui est vraiment éternel ou éphémère ? Qu’est-ce qui demeure ou disparaît au fil du temps ? Qu’est-ce qui résiste à la pluie ?
Jo Ha Kyu, 11’45, 2012 de Nguyen Trinh Thi (1973) Hanoi.
Vidéaste et documentariste, elle a étudié le journalisme et la photographie en Iowa puis la pratique du film ethnographique à San Diego. Elle crée en 2007 l’Hi-Deff (Hanoi Independant Documentary and Expeimental Films Forum afin d’encourager et soutenir les artistes vietnamiens. Depuis 2009, elle dirige le centre de films documentaires et artistiques Hanoi Doclab au sein du Goethe Institut.
Tourné à Tokyo peu après le tremblement de terre, Jo Ha Kyu est une sorte de carnet de voyage oscillant entre observations objectives et subjectives, entre narration et non-narration, entre documentaire et fiction. Ho Ja Kyu est un concept de la structure narrative des arts traditionnels japonais comme la cérémonie de thé, le kendo, le théâtre. Selon ce concept temporel, les actions doivent débuter lentement, s’accélerer pour finir brusquement.
Hard Rails Across a Gentle River, 46’, 2010 de Tran Thanh Hien, Pham Thu Hang, Do Van Hoang, Tran Thi Anh Phuong
Quatre documentaires dont le personnage principal est le pont Long Bien, pont dessiné par Gustave Eiffel qui enjambe le fleuve Rouge à Hanoi. On rencontre des vendeurs de fleurs, de thé, des baigneurs, des amoureux, toute une vie insoupçonnée sous, sur, autour de ce pont centenaire.
Produit par Nguyen Trinh Thi, Jamie Maxtone-Graham et DocLab, ce documentaire a reçu le prix du meilleur film lors du Salaya International Documentary Film Festival en Thaïlande.
Vernissage de l’exposition en présence de l’artiste Jun Nguyen Hatsushiba