> Mag > Cinéma > Avril et le monde truqué
Une grosse production plutôt attendue, qui permet de se plonger avec délectation dans une uchronie rétrofuturiste, habillée dans le style graphique si reconnaissable de l’auteur d’Adèle Blanc-sec.
Selon le procédé typique du genre uchronique, un événement du passé (un accident de laboratoire) a crée une divergence d’avec le monde que nous connaissons.
Dans ce monde, la lignée des Napoléon s’est maintenue au pouvoir jusqu’aux années 40 ; l’empire élargi à tout le continent est en lutte contre le continent américain et l’évolution des technologies subit un coup d’arrêt brutal, suite à la disparition de tous les scientifiques, figeant la société à l’âge des machines à vapeur.
Dans ce contexte, les scientifiques et autres découvreurs sont réquisitionnés de force et traqués par la police, afin de participer à l’effort de guerre.
C’est le cas des parents de la jeune héroïne, tous deux chercheurs pourchassés par la police et disparaissant brutalement dans un orage mystérieux.
La jeune fille du couple se retrouve donc seule dans un Paris imprégné d’esthétique Steampunk [1].
Le temps passe, et Avril devient elle-même une chercheuse dans la continuation de ses parents, mais sans le savoir elle est la cible de l’inspecteur Pezzoni, celui-là même qui avait tenté de capturer ses parents juste avant qu’ils disparaissent.
Il s’agit d’une très grosse production, ce qui aurait put faire craindre un côté un peu lisse. Ici, tout est fort bien mené, et le plaisir de retrouver des éléments typique de l’Univers de Tardi (savants plus ou moins fou, héroïne décidée,...) est au rendez-vous.
L’univers qu’a mis en place Benjamin Legrand, le scénariste est complètement raccord avec les ambiances et le trait de Tardi, tout en livrant une histoire indépendante (les deux hommes sont amis).
Le casting haut de gamme de voix (Marion Cotillard, Jean Rochefort, Philippe Katerine, Bouli Lanners, Olivier Gourmet) comme à l’accoutumé servira pour la visibilité du film.
Au final, un film agréable à regarder, accessible à tous, et qui part avec de bon arguments à la rencontre du public. Sortie cinéma prévue le 11 novembre 2015 [2]
[1] la tour eiffel, doublée sert de gare à un téléphérique continental pour Berlin
[2] Clin d’œil involontaire à la grande Guerre, fil rouge de l’œuvre de Tardi ?