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Hun film à voir

Attila Marcel

mercredi 27 novembre 2013 par Xavier Depraz rédaction Copyright

On en perd parfois son latin : le public se rue dans les salles pour voir Guillaume faire son Gallienne et, dans le même temps, quelque part entre Paris et Edimbourg, Sylvain Chomet doit pleurer sur les entrées désastreuses de son dernier film, « Attila Marcel ». Pourtant Sylvain n’a pas chômé !

Un acteur génial, des décors travaillés, un scenario qui tient la route, une bande son mémorable (Chomet est aussi compositeur...), le dernier film de Bernadette Lafont... et pourtant : le bide !
L’histoire est celle de Paul, la trentaine, pianiste, qui vit avec ses deux tantes surprotectrices, dans un univers confiné. Paul ne parle pas. Sa vie change quand il rencontre une voisine, gentille sorcière, qui a le pouvoir de lui faire revivre des moments passés.


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Après 3 films d’animation (La vieille dame et les pigeons, Les triplettes de Belleville et L’Illusionniste), Chomet était passé à la prise de vue réelle pour tourner l’un des courts métrages de Paris je t’aime. Il a poursuivi dans cette voie avec Attila Marcel. Le traitement graphique de l’image (couleurs saturées) et le souci porté aux décors renvoient constamment à l’animation... Ce qui l’en détache, c’est la performance de Guillaume Gouix. Je ne suis pas objectif car je pense que Gouix est l’un des meilleurs comédiens français en ce moment (dans le groupe de tête avec Gadebois, Rahim, Macaigne...). Vous l’avez peut-être remarqué dans Jimmy Rivière, Mobile Home, Hors les murs ou dans la série « locale » les Revenants. Il est ahurissant dans Attila Marcel et arrive à faire passer des émotions très fortes sans le secours des mots. Il n’en a qu’un à prononcer dans le film, et il reste gravé dans la mémoire du spectateur.

Si le film n’a pas marché, c’est peut-être qu’il est inclassable, comme tant de chef d’œuvres : entre comédie musicale et comédie dramatique, sans étiquette ! Et donc forcément déstabilisant pour les médias et les spectateurs. Et pourtant, c’est un film à voir en salle, sur grand écran, avec un bon son : un vrai film de cinéma !

Alors allez soutenir le travail de Chomet afin qu’il réalise encore des ovnis de ce genre. Le cinéma français en a besoin.
Le film est projeté à la MJC Novel jusqu’au 9 décembre. Il est à surveiller dans les autres salles art et essai du département.

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