> Mag > Musique > Cleoh, de cinq à sept
En cette fin d’après midi du printemps, j’ai pu assister au filage du prochain set du groupe Cleoh avec la complicité du Brise-Glace. Ambiance studieuse mais détendue pour ce groupe qui respire la joie de travailler ensemble, autour de la chanteuse charismatique Émilie Ragni.
Un jour printanier parfait, atmosphère transparente et lumière radieuse, en accord aux explosions de vert tendre de la végétation des bords du lac d’Annecy. En ce jour de repos dominical, il y en a qui bossent—qui plus est dans un salle obscure, peinte en noir, sans fenêtre. Quel sombre dessein poursuivent ces individus ?
Le groupe Cleoh avait reservé la petite scène du Brise-Glace pour un filage de préparation de leurs concerts à venir. L’occasion de rencontrer ce groupe fort sympathique, de les entendre présenter leur set et de discuter avec eux.
Rictus : Comment s’est monté le projet Cleoh ?
Émilie : Cleoh était au départ un projet solo guitare-voix de compositions Rock-folk ; j’ai vite décidé après une petite série de concerts en duo avec un guitariste de transformer le projet en un groupe, afin d’avoir un plus large choix de couleurs, de rythmiques et de sons.
Je souhaitais enregistrer un EP de 5 titres pour avoir une version des morceaux joués en groupe. J’ai fait appel à Arnaud pour enregistrer les parties de batterie, Van pour les parties clavier et basse, mon père Laurent Ragni et Dominique Leurquin, mon collègue de travail et ami pour les guitares.
Une fois l’EP enregistré, j’ai contacté Adrien le bassiste : on se connaît depuis un bail, on a été plus jeune dans un groupe de métal ensemble. De mon côté, je suis métal mais pas que ; mes compos d’ailleurs ne sont pas métal du tout.
Lorsque notre groupe Leithian s’était arrêté, j’avais déjà ce projet sous le coude et j’avais promis à Adrien de l’appeler quand je monterai le groupe.
Adrien : 15 ans à peine et on l’a fait. [rires]
É : non c’était 8 ans, peut-être un peu moins…
Et toi t’as attendu 15 ans près du téléphone ?
Adrien : non (rires). On s’est croisé dans un concert il y a un an et elle m’a juste dit « faut que je t’appelle... »
É : Pour la batt’ j’ai pensé tout de suite à Arnaud, car il a une certaine finesse bluesy dans son jeu et une puissance rock dans la frappe ; il fallait les deux. Lorsqu’il a accepté d’enregistrer, j’ai été agréablement surprise. Du coup, il a fait les enregistrements et ensuite quand on a monté le groupe, il nous a suivi tout de suite.
Dans le but de démarcher, faire de la scène ?
É : Oui et dans le but de faire découvrir déjà ce qu’on faisait et de faire de belles scènes. L’année passée avant que je m’arrête [1], nous avons fait quelques jolies dates, notamment au Sev’stival (Sévrier) en première partie de Michael Jones.
AZ : T’as pas parlé du guitariste... (Rires)
É (avec un enthousiasme surjoué) : Adrien, il joue comme un Dieu !
Au niveau compositions, vous continuez à accumuler de nouvelles chansons ?
É : On a monté un premier set, assez court : une heure. La prochaine étape est de monter des compos ensemble, et d’étoffer notre liste de morceaux.
Vous pouvez donc faire face à un live d’une heure, c’est déjà suffisant pour co-plateau ou premières parties.
É : Tout à fait !
Adrien : La suite c’est d’avoir plus un coté composition collective de groupe.
Dans quel style ?
É : Dans le même registre que ce que tu as entendu, dans la même veine. Comme une invitation au voyage, on entend un côté folk et puis un côté rock, et même un coté jazzy à certains moments…
Power pop-rock ?
Adrien : On renies pas nos origines non plus, on a tous fait partie de formation metal, il en reste quelque chose.
É : On insiste sur le côté melting pot
Pour ce premier album, derrière chaque chanson il y a une idée, une sensation. J’ai écrit toutes ces chansons d’une traite, ce sont des émotions qui sont sorties d’un bloc, comme des instantanés, des marque-pages de moments de vie .
Tu peux même les dater ?
É : Oui. Je me rappelle de la raison d’être de chaque morceau.
Le top serait d’arriver à prolonger cette approche dans le groupe, qu’on puisse composer ensemble ou quand un membre a une idée, d’essayer de la développer ensemble, chacun amenant ses influences.
Ne sachant pas qu’il y avait autant de guitare j’étais un peu étonné de vous voir concourir pour Guitare en scène. Je comprends mieux vous ayant vus.
Adrien fait avec dérision le signe sataniste des deux doigts levés.
Des projets ?
Adrien : Oui, on va jouer à Bourges.
É : Nous avons gagné un Tremplin (national CMCAS-EDF) sur maquette.
Le fait d’avoir gagné ce templin ?
É : Ça nous permet de jouer à Bourges. Une première fois sur la grande scène, et une deuxième fois sur la scène CMCAS, plus petite.
Vous espèrez qu’il y ait dans le public des professionnel en repérage ?
É : Oui, c’est un peu pour ça que le Printemps de Bourges est connu. On aimerait bien sûr se faire remarquer si possible, on verra, on commence tranquillement…
Pour commencer, nous travaillons actuellement sur le visuel de notre EP, que nous pensons envoyer au pressage le mois prochain.
Ensuite, nous avons été sélectionnés au Tremplin pour jouer au Festival Guitare en Scène, au Chat Noir à Genève pour le premier tour.
Enfin, nous avons postulés pour quelques concerts cet été, en festival ou en salle. C’est un petit début, que l’on espère bien accroître rapidement, au fur et à mesure que notre set s’affine et s’étoffe.
Tremplin du festival Guitare en scène
Gratuit
Portes 20h30
[1] Émilie est jeune maman