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L’ubac du décor
samedi 5 mars 2011 par Pas de licence spécifique (droits par défaut)
ChroniqueAprès le salutaire Walter, Retour en Résistance, Gilles Perret est de retour sur les écrans savoyards avec un nouvel opus : De mémoires d’ouvriers.
A l’origine, le film est une commande de la Cinémathèque des Pays de Savoie qui, souhaitant valoriser son fonds important de films d’entreprise ou institutionnels, avait lancé un appel à projet.
Heureuse initiative ! A mille lieues des images d’Épinal des Pays de Savoie, qui n’ont jamais été si présentes dans la perspective d’Annecy 2018, Perret, tel un guide, nous emmène dans la face sombre des deux départements, ces usines devant lesquelles tant de touristes (mais aussi d’autochtones) passent sans se demander qui travaille là et ce qu’on y fabrique.
Cluses, Ugine, la Maurienne : des images étonnantes surgies du passé, entrecoupées de témoignages d’ouvriers (retraités ou en passe de l’être), lucides et nostalgiques d’une époque où, si les conditions de travail étaient plus difficiles, il y avait une réelle conscience politique chez eux. « On a pas su éduquer les jeunes » déplore un ancien du Barrage de Roselend....
Perret n’en finit pas de tracer son chemin de documentariste, local et universel, avec une grande pugnacité. Il accompagnera son film dans les salles art et essai des Pays de Savoie dès la fin mars... sauf peut-être à Cluses, dont la municipalité n’a toujours pas digéré Ma Mondialisation.
De mémoires d’ouvriers commence d’ailleurs par un micro trottoir à Cluses où les frères Crettiez, patrons d’une usine d’horlogerie, tirèrent sur leurs ouvriers le 18 juillet 1904. Nul ne s’en souvient... à part un ouvrier immigré qui passe par là.
Avant-premières le vendredi 25 mars à la Turbine de Cran-Gevrier (18h30 et 20h30 et le Lundi 4 Avril à 20H15 En présence du réalisateur Gilles Perret) et le lundi 28 mars au Chanteclerc d’Ugine.