Des petits cailloux, 3 dièses ou 2 bémols...

Point d’interview cadrée, ces trois là préfèrent discuter, partager et répondent à quelques questions, sans que l’un d’eux parle plus que l’autre, ils sont comme sur la scène, dans le rebond, la complémentarité.

Entre les balances et le concert, je rencontre Frédéric ROLLAT : auteur, compositeur, interprète, guitare ; Hervé JEGOUSSO : contrebasse, chant, chœur et Gaétan LERAT : guitare électrique, chant.

Un chouette moment entre petites notes, balances, rires, partage et passages du train !!

Le sujet d’un support vinyle est ainsi abordé, l’objet est beau et l’un d’entre eux se prend à réver d’un picture-disc.... à suivre ...
La discussion revient sur l’album présenté, Valparaiso, construit à partir et sur la tournée au Chili, dont les influences musicales sont bien présentes tout au long de l’écoute.
Pour le moment, Valparaiso reçoit un très bon accueil, des proches bien-sûr, mais aussi de critiques indépendants connaissant déjà la démarche du groupe. Il est sans doute trop tôt encore pour des retours presse plus larges. Le groupe précise que leur univers de la chanson alternante touche surtout un public sensible à ça, pour le grand public ça reste encore mystérieux. Et l’appel est lancé auprès des journalistes et critiques de ne pas hésiter à écouter les différents albums, chacun ayant une sonorité voyageuse propre...

Karpatt, pour les trois amis, ce sont des chansons à texte réaliste, avec des instrumentations assez dépouillées, assez acoustiques.

Le fait de ne chanter qu’en français est un vrai choix du groupe. Les tournées à l’étranger se font dans un cadre francophone, dans le cadre de l’Alliance Française [1], et sont très bien accueillies, par le public du projet, les francophones du pays et les locaux.

© Sylvie Chareun Photographie

Leurs chansons sont habituellement construites sur ’les paroles avant la musique’ pour le chanteur qui aime jouer avec les mots, leur sonorité et le message ou l’histoire à délivrer. Pour ce dernier album Valparaiso, il en fut de même, mais Gaétan, le guitariste qui a fait aussi des compositions sur cet opus, précise travailler dans l’autre sens.
Sur cet album un 4^me Karpatt, François percussionniste et batteur, très présent, a beaucoup participé à l’habillage des squelettes des morceaux, en mettant des rythmes et en orientant les couleurs des chansons.

D’ailleurs, Karpatt est en tournée pour ainsi dire permanente, entre 40 et 60 dates, réparties sur l’année. « C’est agréable et pas fatigant, c’est assez fun ». À l’étranger bien sur, il s’agit de tournées plus compactes en terme de dates.

En 20 ans de groupe, il y a eu un seul mois sans concert !

Impressions de concert

Juste avant le concert, j’ai entendu quelques échanges à propos d’une grille à ouvrir pour revenir sur le si, d’un Ré mineur récalcitrant.... mais je n’ai rien vu de tout ça pendant le set !
Un moment très convivial, avec des chorés, des impros, beaucoup d’interactions avec le public. Public qui connait et chante les chansons du trio —avec un plaisir non dissimulé d’ailleurs.

Le contrebassiste et sa jolie contrebasse décorée [2] descend même dans la fosse, le chanteur et le guitariste improvisent des mélodies, des paroles, et tout le monde suit !
On peut dire que ces trois là ont mouillé leur chemise pour séduire leur public.

Quelques morceaux des anciens albums nous sont offerts, dont les fameux « Les petits cailloux », « Soulève ta jupe »... Et malgré la corde de mi grave qui vient de lâcher sur la guitare du chanteur, le groupe continue, revient, improvise sur des paroles parlant de Chambéry, du Brin de Zinc...fait hurler la salle entière, la fait bouger, jouer du trombone....

Un set joyeux, dansant, avec quelques mélodies plus graves. Je n’ai pas compris toutes les paroles, enveloppée de musique et de rythme j’ai juste oublié d’écouter les mots. À redécouvrir donc sur le CD !

Pas de lassitude, toujours de nouveaux albums, de nouvelles chansons, et comme ils ne sont que trois, c’est très libre sur scène, «  on répète pas les mêmes chansons, on dépend des gens, du public. On garde de la fraicheur, les impros sont possibles... On n’a pas un set calé, dans le même ordre. On aime bien utiliser les plantades qui vont se passer, on aime rebondir par rapport à ça. »
20 ans de musique c’est aussi une belle amitié !

En ce qui concerne les lieux de concert, petite ou grande salle, ils pensent que les deux ont du charme. Une première tendance à dire petite salle pour voir les gens, pour créer des moments acoustiques à la fin, pour l’intimité. Mais les grosses scènes avec plein de gens devant, c’est agréable. Les grosses salles c’est aussi une grande émulation, «  sur la scène des Francofolies on a senti l’énergie du public avant même de monter sur scène. Gérer l’espace sur un gros plateau, le rythme du spectacle (ou festival), c’est autre chose. Mais si t’arrives à y créer l’intimité d’un petit club alors c’est la classe. »
« Avoir la chance de faire un peu des deux c’est super. »

Et quelle pourra être l’inspiration d’un futur album ?
Ce qui est acté c’est la prochaine tournée qui se déroulera en République du Congo, avec des enregistrements prévus là-bas sur place, il faut donc s’attendre à une inspiration issue de la musique noire-africaine, des percussions....

Je ne sais pas pour vous, mais moi j’ai hâte d’y mettre les 2 oreilles !