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Avec lui sur scène : Eivind Aarset, de Norvège (guitare électrique et électro ), Adriano Dos Santos, du Brésil (percussion et batterie) et Ballaké Sissoko, du Mali, et sa kora. Un quartet du monde !
Ballaké Sissoko est habillé de blanc, Dhafer Youssef, d’un costume au beau ramage bleu, haut en tulle assorti. Il y a la beauté des instruments, de l’oud et de la kora.
L’intro est instrumentale. La sensibilité de la kora et de l’oud se marient dans un rythme sensuel et fin. Et Dhafer chante. C’est une mélopée belle, un espace où les silences, la respiration et le chant en langue orientale sont centuplés par l’électro de Eivind Aarset. Cet électro y apporte une autre âme, une couleur, et une porte s’ouvre sur un territoire que nous allons explorer ce soir. C’est DIGITAL AFRICA, une histoire venue d’ailleurs, le nouveau et dernier projet en date de Dhafer Youssef.
La main experte d’Adriano Dos Santos nous emporte encore plus loin, ses percussions et le son improbable d’objets simples, comme un collier fait de bouchons plastiques, sublimeront le rythme…
Nous vivons ce soir la belle quintessence du jazz, inspirée de l’imagination des compositions de Dhafer Youssef, élevée, amplifiée par ces musiciens citoyens du monde et par son sourire bienveillant. Dhafer Youssef aime la vie, les simples plaisirs terrestres, il l’affirme et il plaisante en présentant les musiciens.
Avec Black Black, le rythme monte en puissance. Je vis entière cette nuit. Nous allons danser… Au théâtre antique, c’est bien compliqué mais nous avons tous le sourire aux lèvres et le cœur à fleur de peau.
Dhafer Youssef a des « prophètes » ; ce sont des musiciens qui l’ont inspiré et ce soir avec Milton Five, c’est un requiem dédicacé à Milton Nascimento, chanteur guitariste et compositeur brésilien.
Le set de ce soir est-il ancré dans la tradition ? Oui, sans doute, mais ce quartet nous a proposé une exploration de haut vol. DIGITAL AFRICA, c’est le chant de Dhafer Youssef sublimé par des musiciens, multiples, des maîtres de leur temps avec la modernité des sons électro d’Eivind Aarset et de sa guitare, de Ballaké Sissoko, maitre de la kora et de ses 21 cordes, et Adriano Dos Santos, percussionniste de Sao Paulo qui croise la route de Dhafer depuis quelques temps déjà.
En final, ils nous offrent encore deux pépites, un dialogue kora, oud et chant, le chant venu du corps, troublant, profond comme un secret partagé ce soir avec nous, et Ballaké Sissoko, une dernière ballade avec sa kora.
Le rappel sera au rythme de la fête, de leur vie.
Il y a 20 ans, c’était DIGITAL PROPHECY et des projets avec des grands noms du jazz comme Marcus Miller et aussi Herbie Hancock.
Aujourd’hui, c’est DIGITAL AFRICA et si votre route croise celle de Dhafer Youssef, allez écouter sa musique, c’est un grand moment.