Magazine culturel contributif en bassin franco-valdo-genevois

> Mag > Musique > Direction Survet aux Tilleuls

Calendrier de l’Après

Direction Survet aux Tilleuls

mardi 30 janvier 2018 par Olivier Dutertre rédaction CC by-nc-sa

Compte-rendu

J’avais entendu parler de DIrection Survet il y a quelques années, du fait de leur appartenance à Folkwelt, sans forcement voir la filiation de ce groupe avec la ligne du label, visiblement plutôt branchée sur les folklores du monde. Leur venue au Tilleuls va me permettre de découvrir sur scène le groupe, qui n’a sorti que deux albums (et une démo) depuis leur création au milieu de la décennie 2000.

Le matériel disposé sur scène sort clairement de l’ordinaire, avec la présence de synthés anciens et d’une guitare double manche, souvent associée dans l’imaginaire aux guitar heroes metallo-boursouflés. Ce n’est pas le cas ici.


JPEG - 73.6 kio

Dès le début du concert, les claviers occupent le devant du paysage sonore. La basse est synthétique, hypnotique, très présente avec des rythmiques lègères, sautillantes.
Clavier et guitare se livrent à un enchevêtrements de petites mélodies qui se croisent, se succèdent, se superposent, se chamaillent entre elles.

On sent beaucoup de plaisir et de jeu derrière ces improbables assemblages de lignes guillerettes et de styles enchainés à la manière d’un collage. On se laisse entraîner avec surprise dans ce cabinet de curiosité foutraque où le piano bastringue côtoie le synthé de l’Espace, sans omettre des semblants de guitare hawaienne, des sons de jeu vidéo des années quatre-vingt ou des phrasés de guitare évoquant un émule de Santana jouant pour un club du troisième age.

La quantité de citations musicales que j’aie perçues durant le show (sans pouvoir les nommer, comme souvent) était importante et partait dans des direction diverses, sans qu’à aucun moment cela ne semble à de la copie, plutôt un jeu de piste — avec des clins d’œils tous azimuts dont l’accumulation finit par constituer un discours propre au groupe.
Le silence qui suit un morceau de DIrection Survet est encore du Direction Survet, en quelque sorte.

    Un lieu vivant

    Le bistro des Tilleuls, un lieu convivial à Annecy où les habitués ont plaisir à se retrouver. Les vendredis soir, la fréquentation augmente fortement et le public se mélange de badauds à la recherche d’un peu d’animation ou de mélomanes attirés par la programmation très régulière de concerts.

    Que le lieu reste vivant et avec une programmation variée était de toute façon au cœur de la motivation des huits personnes qui ont repris le lieu au départ de Jean-Georges, figure locale et ancien tôlier depuis 1984 . Un documentaire avait été produit par Cinédoc qui capte un peu l’esprit des lieux : voir ici.

    La programmation musicale alterne entre groupes locaux et groupes rock indés de passage. À cela s’ajoutent les soirées rencontres litteraire, des apéros musicaux permettant de découvrir la production d’un label.

    Bref, le bistro est reparti sur de bons rails avec un public qui s’est sans doute un peu élargi, rajeuni et plus mixte, en partie du fait de communiquer avec les réseaux sociaux.

 

Direction survet, c’est comme un boite de chocolats, tu ne sais jamais sur quoi tu vas tomber à la prochaine bouchée, au prochain pont, et c’est une bonne partie du plaisir de cette soirée aux TIlleuls.

Direction Survet, c’est comme un calendrier de l’Avent qui se serait trompé de mois.

Portfolio

Commenter cet article

Pour participer ici, vous devez vous connecter avec l’adresse mail de votre inscription sur Rictus.info.