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Djent is not a genre

mardi 25 avril 2023 par Jean-Pierre Biskup rédaction CC by-nc-sa

Chronique

Jusqu’à maintenant, je n’étais pas spécialement fan de Periphery... Mais là le groupe frappe très fort avec l’album Djent Is Not A Genre qui est tout simplement extraordinaire et qui est sorti le mois dernier. Avec ce septième album, Misha « Bulb » Mansoor et sa bande ont trouvé un équilibre parfait entre brutalité, puissance métallique, complexité progressive et parties mélodiques sublimes, tout en dépassant leurs influences.

Pour présenter Periphery en quelques mots, c’est un des groupes les plus reconnus de la scène metal moderne, metal prog en particulier, et souvent avec une étiquette djent qu’ils ne reconnaissent pas (d’où certainement le titre de leur dernier album).
J’ai écouté l’album d’une traite en respectant bien l’ordre choisi pour les morceaux... Et franchement c’est rare, je crois que j’ai trouvé tous les morceaux très bons et de haute qualité équivalente, avec une cohésion et une évolution logique respectant l’esprit général de l’album...

Djent Is Not A Genre, titre par titre

« Wildfire » ouvre l’album de manière puissante et dynamique dans un metal moderne progressif, avec cependant des parties bien lyriques quand on avance dans le morceau et même un interlude inattendu de musique instrumentale jazz avant la fin.

« Atropos » est un très bon morceau entre metal prog puissant et complexe et rock prog mélodique aux touches presque pop. Superbe morceau qui apporte une bonne dose de lyrisme pour contrebalancer la violence qu’on peut ressentir dans la musique du groupe. Bel équilibre entre gros riffs puissants et complexes et envolées mélodiques. Le final est sublime et semble inspiré de musique classique et symphonique.

« Wax Wings« commence de manière très prog avant l’arrivée du chant énergique. Du metal prog qui alterne entre du pêchu et du mélodique, avec même des parties quasiment soul music. Le groupe est capable de s’inspirer de nombreux styles sans tomber dans l’exercice ou la caricature, c’est toujours au service de ce qu’ils veulent transmettre comme message et émotion.

« Everything Is Fine ! » revient à quelque chose qui tabasse, ça envoie ! Gros son, puissance, hurlements, vélocité, rythme endiablé, place à la violence et à la catharsis ! Influence de metal extrême dans une ambiance de musique progressive. Certainement le morceau le plus violent de l’album pour le moment.

« Silhouette » commence avec quelques nappes synthétiques, quelque chose de bien planant et calme, quelque part entre rock progressif et pop... Le calme après la tempête...

« Dying Star » pourrait paraître comme une power ballad en version metal prog mélodique. Ça monte crescendo en intensité, toujours avec la même base musicale mais avec beaucoup de détails et nuances en plus...

« Zagreus » apparaît comme le retour à quelque chose de plus métallique après deux morceaux plus calmes... C’est plus rythmé et rentre-dedans, sans répéter ce qui a déjà été fait dans l’album.

« Dracul Gras » continue tout en alternant parties plus violentes et parties plus mélodiques, le tout dans un esprit de musique progressive avec l’enchaînement de parties imbriquée dans le morceau. On sent l’approche du final de l’album...

« Thanks Nobuo » enchaîne de belle manière avec le morceau précédent qui semblait annoncer le final qui arrive désormais... Mais un final en plusieurs parties, metal prog oblige... Mais en restant totalement musical et cohérent, talent oblige... Un beau final qui permet de finir en apothéose...

Un des meilleurs album metal de ces dernières années

Certainement le meilleur album de Periphery, et un des meilleurs albums de la scène metal de ces dernières années... Que ce soit en tant qu’individualités ou en tant que collectif, Periphery présente des musiciens accomplis de grande qualité jouant en osmose et semblant sans limites, capables de tout composer ou jouer, le tout au service de leur musique.

Le chanteur est très bon que ce soit dans le chant saturé ou le chant clair, le batteur a une frappe et une technique de folie, le bassiste et les guitaristes proposent des rythmiques efficaces et complexes tout en apportant une touche musicale riche. Le son et la production de l’album sont énormes, c’est puissant et dynamique, et on entend tous les détails, que ce soit au niveau vocal ou au niveau instrumental. Les arrangements orchestraux et symphoniques apportés en plus sont tout aussi de haute volée et donnent encore plus d’ampleur à la musique du groupe.

Quelque part entre Meshuggah et Dream Theater, avec des influences multiples, Periphery propose une musique puissante et émotionnelle, sans étiquettes ni limites.

Periphery - Atropos (Official Music Video)

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