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Dragon’s Heaven, une pépite oubliée

lundi 12 août 2024 par Jean-Pierre Biskup rédaction CC by-nc-sa

Chronique

Quelque part entre Miyazaki et Mœbius au niveau des influences, je vais vous présenter une petite pépite méconnue de l’animation japonaise : Dragon’s Heaven. Sortie en 1988 aux débuts de la grande percée du Japon au niveau mondial pour les mangas et animés, cette œuvre de qualité garde tout son charme et permet un agréable voyage dans le temps.

Dragon’s Heaven est un court-métrage d’animation japonaise de Hirano Toshiki, Shinya Ohira et Makoto Kobayashi sorti en 1988. Entre action, aventure et science-fiction, l’histoire se déroule dans un futur lointain après une guerre opposant humains et robots.

Dragon’s Heaven commence avec une introduction de plusieurs minutes en live action avec le personnage principal, le robot Shaian. On apprend ce qui s’est passé avant, et ensuite l’histoire commence vraiment avec l’animé en lui-même qui doit faire une vingtaine de minutes (c’est bien un court-métrage). Pour finir, il y a une sorte de making-of concernant l’introduction avec la maquette du robot, ce qui peut montrer la fascination des créateurs pour les robots, mechas, cyborgs et autres machines.
Même si l’introduction est sympathique et si le making-of peut montrer des choses intéressantes, ce qui a le plus de valeur artistique est bien sûr l’animé en lui-même.

L’histoire se déroule dans un futur lointain avec une guerre opposant humains et robots. Shaian, robot de combat ayant un côté cyborg perd son binôme humain pendant une bataille et du coup se met en veille. Un millénaire passe jusqu’au jour où Shaian se réveille car son système a détecté une présence humaine à proximité dans le désert où il est situé : il s’agit d’Ikuru.
Shaian et Ikuru vont ensuite faire équipe pour affronter des robots qui veulent anéantir tout sur leur passage avec l’ambition de contrôler le monde.
Scénario assez classique, simple et efficace, mais cela peut se comprendre pour un court-métrage.

Les dessins, l’univers visuel sont assez magnifiques et se situent quelque part entre les artistes géniaux Miyazaki et Mœbius. Les paysages, notamment le désert, peuvent faire référence à des œuvres de ces créateurs pour leur côté hors de l’espace et du temps. Les décors et costumes aussi peuvent rappeler des univers de ces deux artistes... Je pense par exemple à Arzach pour Mœbius, ou à Nausicaä de la Vallée du Vent pour Miyazaki... Les robots rappellent les mechas dont les japonais sont fans, avec un côté biomécanique proche de la science-fiction développée par Mœbius. Concernant l’héroïne humaine Ikuru, là c’est un personnage typiquement manga et animé.
L’animation est de qualité, il y a pas mal de détails et de mouvements, c’est très bien pour l’époque, et ça reste tout à fait regardable aujourd’hui. La bande-son quant à elle est bien rythmée et arrangée tout en collant bien à l’action et au déroulement de l’animé.

Bilan ? Des influences bien digérées, une histoire de science-fiction avec de l’action, c’est simple et efficace, un bel univers visuel avec une animation soignée et une musique de qualité. Cela peut paraître daté, c’est typique des années 80, mais c’est fait avec qualité donc on peut prendre plaisir à voir encore cela aujourd’hui. Pour info, on peut signaler que les créateurs et animateurs de Dragon’s Heaven ont eu pour une bonne part d’entre eux de belles carrières par la suite dans le monde de l’animation japonaise avec des œuvres bien connues du grand public. Une pépite méconnue à découvrir ou redécouvrir.

Dragon’s Heaven (1988) (4K fan-remaster, English Subtitles)

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