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Electro Bamako en découverte 

mercredi 5 février 2014 par Olivier Dutertre rédaction CC by-nc-sa

Entretien

Le trio, qui s’empare de la musique malienne en cherchant à la faire vivre dans un esprit Rock, était de passage à Chambéry. Brève discussion après les balances de leur show-case sur la campus de Savoie Technolac.

Rictus Info : Salut à tous les 3. Qui présente un peu votre projet ?

Marc Minelli : Electro Bamako est un projet autour de la musique traditionnelle malienne, qui est mélangée dans ce projet avec de l’electro et tout ce qu’on peut trouver de sons les plus modernes, dans un feeling un peu rock. C’est une musique pour danser, qui se charge un peu de tout ce qu’on trouve bien dans la tradition du Mali.

Vous étiez tous les trois au départ du projet ?

MM : Au début, c’est quelque chose qui a été crée autour du premier album d’une chanteuse qui s’appelle Mamani Keïta. Le projet à perduré quand elle est partie vers d’autres horizons. Electro Bamako était le titre de cet album. Après une autre étape, on s’est trouvé tous les trois pour monter quelque chose qui ressemble de plus en plus à un groupe.

Vu de l’extérieur, ça paraît un groupe installé avec 2-3 albums…

MM : On a fait le chemin inverse, en fait : on est parti d’un concept, pour arriver à un groupe.


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Tu as précédemment fait du punk, du rock avant cela ?

MM : J’ai fait du rock pendant très très longtemps et j’en fait toujours, et je suis un peu curieux, alors j’essaie de voir ce qu’il peut y avoir de rock dans toutes les autres musiques.

La musique malienne est parfaite, car c’est ce qui se rapprocherait du Blues qu’on connaît, mais du vrai, quoi, un peu swamp… un peu transe.

Comment le groupe actuel s’est-il constitué ?

Paul Sidibé : je connaissais Damien depuis un moment déjà. Ce nouveau projet que Marc montait rencontrait des problèmes de visa au Mali. Damien me connait, alors il m’ont contacté. Je suis arrivé sur le projet comme ça ; et on a fait un album.

MM : le deuxième est en préparation. Paul est arrivé avec ses chansons, qu’on a arrangées ; le live est en constante évolution, c’est pas un truc figé.

Le fait d’être à trois laisse la place à chacun ?

MM : Tout à fait. C’est pas mal

RI : Je suppose que vos set dépendent de la configuration de la salle. Là je vois que tu joues avec une acoustique amplifiée...

MM : Oui, elle n’a d’acoustique que le look. Je l’utilise pas du tout comme une guitare acoustique en fait. Je l’utilise comme un guitare rythmique, un peu comme le guitariste de James Brown ou des Talking heads.


La musique malienne est parfaite, c’est ce qui se rapproche le plus du blues

RI : Talking Heads, c’était tes références ?

MM : C’était les précurseurs dans ce genre de mélange. À partir de 1978, ils ont commencé à vraiment s’intéresser à la musique africaine, aux Éthiopiques… c’est des gens qui ont fait beaucoup dans ce domaine là. Je m’en suis inspiré, bien-sûr.

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Un public attentif - mais un peu statique

Mais après, je me suis laissé aller dans des accidents, qui étaient souvent heureux et ça donne des choses comme on fait. On espère qu’on ne peut pas l’entendre ailleurs, qu’on ait une certaine originalité.

RI : des projets comme African divas vous ont pris comme modèle ?

MM : Je sais pas du tout ce qu’on peut dire là dessus. Il y a des DJ qui prennent une boite à rythme et qui mettent un refrain africain et ça tourne en boucle. C’est pas si intéressant.
Ce qui est intéressant, c’est de respecter la chanson de départ, et de faire en sorte qu’elle puisse voyager dans d’autres domaines.

S’ensuit une discussion à bâton rompu lors de laquelle Damien affirme ne pas se reconnaître dans le terme de ’world music’, trop consensuel et fourre-tout. Le groupe propose ensuite un set d’une bonne demi-heure devant un parterre d’étudiants clairsememé. Une réjouissante reprise de Talking head fait partie des derniers morceaux. Le groupe part ensuite vers d’autres interviews, puis vers un concert au Totem le soir même. D’autres présentations comme celle de ce jour ont eu lieu dans différents endroits de l’agglo chambérienne (médiathèque, centre d’arrêt).

le site web du groupe

Reportage photo réalisé dans le cadre des projets tutorés du DUT métier du multimédia et de l’internet. Projet « Vie culturelle de l’Université de Savoie » par Alexandre Badot.

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